Publié jeudi dernier, Doing Business 2012: Entreprendre dans un monde plus transparent, un document qui évalue les réglementations impactant les entreprises locales dans 183 économies, classe l'Algérie à la 148ème place (94 pour le Maroc et 46 pour la Tunisie) contre la 143ème dans le précédent rapport. L'Algérie a ainsi perdu cinq points en une année. La grande majorité des indicateurs sont en baisse. Le rapport qui évalue les économies selon 10 domaines de la réglementation des affaires tels que la création d'entreprises, la résolution du problème de l'insolvabilité ou le commerce transfrontalier, place l'Algérie au 153ème rang en termes de création d'entreprises, pour laquelle il faut 14 procédures à finaliser en 25 jours en moyenne. Pour l'obtention de prêts bancaires, l'Algérie est au 150ème rang contre 118ème pour les permis de construction et 122ème pour l'exécution des contrats. Les notes ne sont guère satisfaisantes pour les autres critères pris en considération dans l'évaluation du climat des affaires. Ainsi, l'Algérie est classée concernant l'enregistrement de la propriété à la 167ème position avec 10 procédures en 48 jours contre le 79ème rang pour la protection des investisseurs et le 164ème pour la simplicité des impôts et taxes. Même constat en ce qui a trait au commerce extérieur. Que ce soit à l'exportation ou à l'importation, les lenteurs administratives persistent. L'Algérie est ainsi classée à la 127ème place. Il faut au total 8 documents différents et 17 jours aux entreprises qui souhaitent exporter. Cela coûte 1 248 dollars par container. Pour importer, il faut 9 documents et 27 jours. Cela coûte 1 318 dollars par container. L'Algérie, qui a cumulé les points négatifs, n'a en effet amélioré que le système d'information sur les crédits. Dans ce cadre, les emprunteurs ont désormais un droit de vérifier les données personnelles. A l'échelle mondiale, cette année, Singapour arrive en tête du classement sur la facilité de faire des affaires, suivi par la RAS de Hong Kong, Chine, la Nouvelle-Zélande, les Etats-Unis et le Danemark. La République de Corée fait, quant à elle, son entrée dans le top 10. Les 12 économies qui ont le plus amélioré la facilité de faire des affaires dans plusieurs domaines de réglementation étudiés dans le rapport sont le Maroc, la République de Moldova, l'ex-République yougoslave de Macédoine, Sao Tomé-et-Príncipe, la Lettonie, le Cap-Vert, la Sierra Leone, le Burundi, les îles Salomon, la République de Corée, l'Arménie et la Colombie. Le retard reste donc important pour l'Algérie dans un contexte de crise économique mondiale et dans une période où les efforts sont pourtant concentrés sur la diversification de l'économie.S. I.