Le co�t moyen d�un container � l�export revient � 1 248 USD. Le transport d�un container co�te 1 319 USD � l�import. Presque le double que chez les deux voisins maghr�bins, le Maroc et la Tunisie, � l�import comme � l�export. Des co�ts prohibitifs coupl�s � une batterie de documents retardant les d�lais de livraison et rendant difficiles les �changes commerciaux avec l�Alg�rie. Et ce n�est qu�un d�tail� Lyas Hallas - Alger (Le Soir) - Le rapport Doing Business 2012 de la Banque mondiale, le neuvi�me d�une s�rie annuelle sur l��tude des r�glementations qui renforcent ou entravent l�activit� commerciale, est affligeant : l�institution de Brotten Woods classe l�Alg�rie au 148e rang, dans les profondeurs d�un tableau comparant 183 �conomies. C�est que le climat des affaires dans le pays � ayant perdu cinq positions par rapport au classement de l�ann�e derni�re � n�est pas si confortable qu�en Afghanistan ou en Irak, pays o� les entrepreneurs �voluent sous la guerre, class�s respectivement 160e et 164e. De m�me qu�en Afrique, l�Alg�rie, se trouvant plut�t dans le ventre mou du tableau (27e), elle est devanc�e y compris par le Mali (146e) et le Soudan 135e), pays o� l�ins�curit� est de notori�t� mondiale. Bref, le rapport pr�sente des indicateurs quantitatifs sur la r�glementation des affaires et sur la propri�t� portant sur onze th�mes diff�rents. En l�occurrence, la cr�ation d�entreprises, l�obtention des permis de construire, le transfert de propri�t�, l�acc�s au cr�dit, la protection des investisseurs, le paiement des taxes et imp�ts, le commerce transfrontalier, l�ex�cution des contrats et l�acc�s � l��lectricit� et l�embauche des travailleurs, deux indicateurs pris en consid�ration � partir de cette ann�e. La meilleure note obtenue par l�Alg�rie la propulsant au 59e rang mondial est la c�l�rit� de la proc�dure de liquidation des entreprises insolvables : une proc�dure qui dure depuis deux ann�es et demie pour un co�t de 7 % de valeur du bien et un taux de recouvrement de 41 centimes par dollar. L�Alg�rie n�a ainsi introduit aucune r�forme entre 2010 et 2011, � l�exception d�un toilettage en mati�re d�acc�s au cr�dit. Une r�formette qui lui a valu de glisser vers le bas du tableau, de la 139e position � la 150e. 15 mois � trimballer d�une bureaucratie � une autre Si comparaison n�est pas raison, l�Alg�rie se classe au 153e rang suivant l�indicateur de cr�ation d�entreprises, au moment m�me o� l�Afghanistan se trouve au 30e rang. C�est qu�il faut passer par 14 �tapes, chaque �tape n�cessitant une batterie de documents. L�investisseur, devant trimballer d�une bureaucratie � une autre, devrait attendre, au minimum, si tout marche bien, 25 jours pour cr�er sa soci�t�. Des proc�dures qui co�tent 12,1 % du PIB par habitant (4 460 USD, ndlr), soit pr�s de 540 USD (40 000 DA environ). Des proc�dures qui co�tent 4,2 % du PIB par habitant en Tunisie et qui ne co�tent rien au Danemark. Ceci sans compter le capital social minimum, obligation ray�e par les 82 �conomies les plus performantes, et qui est de 30,6 % du PIB par habitant, soit 1 350 USD (100 000 DA). Idem pour l�obtention du permis de construire (118e), plus compliqu�e qu�on�reuse : dix-neuf proc�dures s��talant sur 281 jours pour un co�t s��levant � 23,1 % du PIB par habitant, soit plus de 1 000 USD (74 000 DA). Et pour raccorder son entreprise au r�seau �lectrique, l�Alg�rie est class�e au 104e rang, il faut attendre 159 jours. La proc�dure est longue de six �tapes et co�te au moins 5 000 DA. L�obtention d�un pr�t n�est pas en reste. Suivant les indices de �fiabilit� des garanties� et de �l��tendue de l�information sur le cr�dit�, l�Alg�rie est cr�dit�e de trois points sur des bar�mes de 10. En mots plus clairs, non seulement il y a manque de transparence ou, disons, manque de visibilit�, un bien d�une grande valeur ajout�e ne vaut rien devant la r�ticence des banques. Un enfer fiscal Si pour investissement � fonds propres (cr�ation d�une entreprise, obtention d�un permis de construire d�une petite unit� de production et le raccordement au r�seau �lectrique, sans recourir au financement bancaire), un investisseur devrait trimballer d�une bureaucratie � une autre, au minimum comme not� dans le rapport, pendant 15 mois, sa propri�t� n�est pas tout � fait s�re. L� encore, les r�dacteurs du rapport, une �quipe de chercheurs de la BM, placent l�Alg�rie au milieu du tableau (79e). En mati�re de protection des investissements, un pays est cot� sur la base de quatre indices, � savoir la �divulgation des informations, la responsabilit� des dirigeants, la facilit� des poursuites judiciaires par les actionnaires et la fiabilit� des droits l�gaux�. Sur des bar�mes de 10, l�Alg�rie a obtenu respectivement 6/10, 6/10, 4/10 et 5,3. Et c�est encore plus dur pour transf�rer sa propri�t�. Au 167e rang mondial, l�Alg�rie se distingue par des proc�dures des plus compliqu�es s�allongeant sur une dur�e de 48 jours et d�un co�t �quivalent au 7,1 % de la valeur du bien. Sur un plan, l�Alg�rie est un enfer fiscal, elle est class�e 164e suivant l�indicateur �paiement des taxes et imp�ts�. Un investisseur doit s�acquitter de 29 taxes et imp�ts par ann�e dans un d�lai cumul� de 451 heures. Il s�agit de l�imp�t sur les profits (6,6 %), l�import est charges sociales (29,7 %) et autres taxes repr�sentant 35,7 % des profits, soit un total � payer de 72 % du b�n�fice brut. Un taux qui ne d�passe pas 32,2 % dans les pays de la r�gion MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) et 42,7 % dans les pays de l�Organisation de coop�ration et de d�veloppement �conomique (OCDE). Last but not least, le commerce transfrontalier (127e). L�, les indicateurs de la BM montrent que l�inflation des importations r�alis�es par l�Alg�rie est due au surco�t du transport. Si un exportateur doit fournir huit documents, une proc�dure qui dure 17 jours, un container, lui, co�tera en moyenne 1 248 dollars am�ricains (773 USD en Tunisie et 577 au Maroc). A l�import, un container co�te plus cher : 1 319 USD (858 USD en Tunisie et 950 au Maroc).