Le rapport Doing Business 2012 de la Société financière internationale (SFI), organe chargé du secteur privé à la Banque mondiale, intitulé «Entreprendre dans un monde plus transparent» et publié jeudi dernier, classe l' Algérie à la 148e place sur les 183 pays étudiés, enregistrant de ce fait, une perte de cinq places par rapport à l'an dernier. Cela indique clairement que l'environnement des affaires en Algérie ne s'améliore pas malgré les promesses des pouvoirs publics. Bien au contraire, il se dégrade, et la place qui revient à l'Algérie en est une preuve irréfutable. Ce rapport évalue les réglementations affectant les entreprises locales dans 183 pays et classe les pays selon 10 domaines de la réglementation des affaires telles que la création d'entreprise, la protection des investisseurs, l'obtention d'un permis de construire, le commerce transfrontalier ou encore le solutionnement de l'insolvabilité. La nouveauté de cette année dans cette édition du Doing Business est l'intégration désormais des indications sur le raccordement à l'électricité. Si l'on en croit le rapport, l'Algérie n'a mis en place qu'une seule mesure concernant l'amélioration de l'environnement des affaires en 2011. Cette mesure tou-che le système d'information sur les crédits. Elle accorde aux emprunteurs le droit de vérifier leurs données personnelles dans la légalité. Chose qui reste non moins insuffisante. Pour ce qui est de la facilité à lancer une affaire, l'Algérie se classe à la 153e place, moins de trois que la fois précédente. Pour créer une entreprise, il lui faut quatorze procédures et compter vingt-cinq jours pour chacune d'elles. Concernant l'obtention d'un permis de construire, l'Algérie est classée au 118e rang. Pour ce faire, il faut compter dix-neuf procédures et deux cents quatre-vingt et un jours. Pour le raccordement à l'électricité, notre pays est 164e, une place en plus, avec six procédures et 159 jours. Pour le commerce à l'étranger, l'Algérie est classée à la 127e place, moins quatre places que l'édition antérieure. Pour les entreprises qui souhaitent exporter, il leur faut huit documents, dix-sept jours et coûte 1 248 dollars par container. Pour importer, il leur faut neuf documents, vingt-sept jours et cela coûte 1 318 dollars par container. En ce qui con-cerne l'enregistrement de la propriété, l'Algérie occupe la 167e position avec dix procédures et quarante jours. Le pays ocupe la 150e place pour l'accès au crédit et perd de ce fait onze places. Il perd également cinq places et se retrouve à la 79e pour la protection de l'investissement et à la 164e place pour la simplicité du régime, des impôts et des taxes. Enfin, le pays est au 122e rang pour le respect des contrats, qui lui prendra quarante-cinq procédures et six cent trente jours et à la 59e place pour la clôture d'une activité, qui demandera pas moins de deux ans et demi, en reculant de sept places. Ces résultats sont d'autant plus alarmants que des données supplémentaires de ce rapport démontrent que l'Algérie est bien loin de ses voisins. Le Maroc est le pays qui a le plus progressé en passant de la 115e place à la 94e, et la Tunisie qui détient la 46e malgré une perte de six places cette année. Par ailleurs, des données supplémentaires montrent que l'accès à l'information sur les réglementations des affaires peut aider les entrepreneurs. Elles révèlent que «l'accès aux barèmes officiels des prix ou aux documents nécessaires aux démarches est plus facile dans les économies de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) et plus difficile en Afrique subsaharienne ou dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord». «Plus de 100 économies utilisent des systèmes électroniques pour des services comme l'enregistrement des entreprises, les dédouanements et la soumission de documents juri- diques» , a fait savoir Sylvia Solf, auteur principal du rapport. «Cela permet aux entreprises et aux gouvernements d'économiser du temps et de l'argent. Ce sont aussi de nouvelles opportunités d'améliorer la transparen-ce», poursuit-elle. Le rapport indique que les gouvernements de 125 économies parmi les 183 étudiées ont mis en œuvre un total de 245 réformes de la réglementation des affaires, soit 13% de plus qu'il y en avait dans l'édition précédente. En Afrique subsaharienne, un nombre record de 36 économies sur 46 ont amélioré leurs réglementations des affaires cette année.