Parmi les régions du pays concernées par le problème de la surcharge des classes figure Alger-Est où les conditions de scolarisation se sont dégradées cette année soulevant le courroux des enseignants et des parents d'élèves. En effet comme «mesure palliative» à la surcharge des classes dans les lycées, telle que relevée par le ministère de l'Education, certaines écoles primaires ont été transformées en lycées alors que dans d'autres cas, les élèves du primaire côtoient les lycéens dans le même établissement scolaire. Dans certaines écoles, la décision a été prise de faire sauter une partie du week-end (samedi) aux enfants. Face à cette situation, les réactions des parents ne se sont pas fait attendre. Dans une école primaire à Gué de Constantine où on a entassé lycéens et élèves du primaire, les parents se sont rassemblés cette semaine devant l'école Mahfoud-Djermani pour demander la prise en charge de ce dossier. Même situation à Bab Ezzouar où la situation est un peu différente. À ce niveau et plus précisément, une école primaire en l'occurrence Ibrahim-Bayoud III sert d'annexe au lycée Ahmed-El Bedjaoui. Les élèves de cet établissement ont donc été transférés dans une autre école Ibrahim-Bayoud II, certes située dans le même quartier mais qui n'a pas les moyens d'accueillir l'ensemble des élèves. Disposant déjà de cinq classe (1re, 2e, 3e, 4e et 5e années primaires), cet établissement a accueilli, pour cette année scolaire qui commence, cinq autres classes de l'école Bayoud III. Dans quelles conditions ? Difficiles. Ce que les enseignants et les parents refusent de subir. Et ce d'autant que les horaires ont été réduits pour un programme qui reste surchargé. Plus de place aux cours de rattrapage comme c'était le cas auparavant. Les activités parascolaires sont également mises aux oubliettes. Déjà que les moyens ne sont pas disponibles pour le faire. Idem pour les activités sportives qui sont pourtant incluses dans le programme. Ce sera en somme la course contre la montre pour terminer le programme si les responsables du secteur ne prennent pas une autre décision. C'est ce qui est attendu de ce côté. Les parents l'ont signifié hier en refusant d'envoyer leurs enfants à l'école. Ils exigent la prise en charge urgente de ce dossier.L'année scolaire a mal commencé pour des milliers d'élèves. Cette situation nous rappelle celle vécue l'année dernière par les élèves concernés par le changement d'établissement après le relogement de leurs familles. Il y a eu construction de logements sans accompagnement éducatif et sanitaire et il y a réforme (examen de 5e au lieu de 6e) sans planification et étude prospective. D'où la surcharge dans les lycées avec toutes ses conséquences sur les autres paliers de l'Education. Les exemples suscités ne font qu'illustrer la dégradation des conditions dans nos écoles où le nombre des places pédagogiques dépasse largement la demande dans de nombreux cas. Le président de la fédération nationale des parents d'élèves l'a relevé en énumérant d'autres cas. S'ajoutant aux problèmes posés par les corps enseignant et administratif, la situation risque de s'aggraver. Un dossier lourd qu'aura à traiter le nouveau ministre de l'Education, Abdelatif Baba Ahmed. La prochaine réunion d'évaluation de la rentrée scolaire abordera sans nul doute cette question.