Le président français a usé d'un langage ferme: «Il faut que les armes se taisent. L'urgence aujourd'hui est de faire cesser les violences.» «Une trêve politique à Ghaza», tel est le cheval de bataille enfourché à Charm El Cheikh par le président français, Nicolas Sarkozy, et son homologue égyptien, Hosni Moubarak. Cette ville a vécu mardi au rythme d'une intense activité diplomatique dans le but de parvenir à un arrêt immédiat de l'agression israélienne contre le peuple palestinien. Les entretiens entre les deux chefs d'Etat ont porté, notamment sur les efforts déployés afin de parvenir à un cessez- le-feu à Ghaza. Cesser l'offensive barbare perpétrée par l'armée israélienne s'impose après l'échec du Conseil de sécurité à adopter une résolution qui dénonce cette agression. Dans ce contexte, le locataire de l'Elysée qui s'est exprimé au nom des Vingt-Sept, use d'un langage des plus ferme: «Il faut que les armes se taisent. L'urgence aujourd'hui est de faire cesser les violences. Le temps travaille contre la paix», a martelé Nicolas Sarkozy au cours d'une conférence à Ramallah. Bernard Kouchner qui a présidé la réunion ministérielle du Conseil de sécurité de l'ONU a, de son côté, tout fait pour convaincre Israël de cesser ses bombardements sur la bande de Ghaza. A ses premières étapes d'un marathon diplomatique qui l'a aussi mené lundi soir auprès d'Ehud Olmert, en Israël, et qui s'est poursuivi mardi par une escale en Syrie et un arrêt au Liban, le président français a affiché toute la volonté de l'Etat français à rétablir un climat de sérénité à Ghaza. Et de faire arrêter l'effusion des fleuves de sang qui y coulent...toujours. Au président palestinien, Mahmoud Abbas, sans salut comme un rescapé d'une île sauvage, le chef de l'Etat français affirme: «Vous avez toute notre confiance, tout notre soutien, car vous êtes un homme de paix, de modération et de dialogue.» L'initiative diplomatique du président Sarkozy intervient, faut-il le préciser, au moment où des discussions sont en cours à New York entre les délégations arabe et française en vue d'un consensus sur le projet de résolution proposé par la France. Profitant de son périple qui se veut porteur de paix, le chef de l'Etat français s'est également adressé au président syrien, Bachar El Assad. Il l'invite à jouer le rôle de conciliateur pour que la solution tant recherchée puisse être plausible. «Je suis convaincu que la Syrie peut apporter une contribution importante dans la recherche d'une solution», dit-il optimiste. En somme, Nicolas Sarkozy n'est pas rentré tout à fait bredouille, hier à Paris, de sa mission au Moyen-Orient. La partie est loin d'être gagnée et les chemins de la paix ne sont pas acquis, tant la marge de manoeuvre est étroite. Après deux jours d'échecs et le refus du Premier ministre israélien, Ehud Olmert, d'accepter la proposition française de «trêve humanitaire provisoire», voilà qu'à la fin de son périple de 48 heures, une lueur d'espoir est apparue. Une lueur qui permet d'envisager des négociations entre Israël et l'Egypte, selon les diplomates français, une première étape menant à un éventuel cessez-le-feu. «Les conflits sont entremêlés, il y a de nombreux interlocuteurs», a reconnu Nicolas Sarkozy. «L'Europe a une responsabilité et un rôle», poursuit-il. L'effort diplomatique déployé par la France mené par un Sarkozy optimiste, conjugué à ceux des autres pays, font une pression terrible sur Israël. Le président Shimon Peres promet que l'Etat hébreu étudiera le plan de paix conjoint franco-égyptien destiné à négocier les modalités d'une trêve dans la bande de Ghaza.