Le jour où on négociera on le fera dans la clarté et la transparence… Et sachez qu'on ne vendra pas le match.» Cette déclaration du premier secrétaire du FFS a enflammé la salle Sierra Maestra, hier à Alger, où s'est tenu un meeting pour la célébration du 50e anniversaire du parti. Ahmed Betatache devant les militants du parti de 1963 et d'aujourd'hui, a affirmé qu'il n'y a pas eu de négociation avec le régime mais que le parti est ouvert à une négociation semblable à celle du GPRA à Evian. «Comme le GPRA a imposé à de Gaulle d'aller à la table des négociations, nous imposerons au régime de négocier son départ», dit-il sous l'immense portrait de Hocine Aït Ahmed et face à une assistance scandant le slogan phare du parti : «Mazelna mouâeridine (Nous sommes toujours des opposants)». Le plus vieux parti de l'opposition, dont le silence a donné lieu à de nombreuses spéculations, semble avoir tenu pour son 50e anniversaire à faire certaines précisions et mises au point. «La liberté est pour nous un principe sacré pour lequel 1,5 million d'Algériens sont morts. C'est aussi pour défendre cette même liberté que le FFS a été créé et compte des martyrs dans ses rangs. Nous ne troquerons et ne vendrons jamais ce principe et cette cause», lance Betatache. Et d'enchaîner : «On va négocier pour la liberté, on va négocier pour les droits de l'homme, on va négocier pour l'amazighité, on va négocier pour la démocratie, mais nous ne négocierons jamais pour de vulgaires postes.» Ahmed Betatache affirme en outre que faire de la politique, c'est aussi savoir négocier. «La refondation d'un consensus national, tel que préconisé par le congrès du FFS, c'est d'arriver comme à la veille du 1er Novembre 1954 à un accord pour imposer un changement de régime… L'Etat de droit est un principe inaliénable pour lequel nous nous battons pacifiquement et doit être le préalable à ce consensus. Une justice indépendante respectueuse des lois et non pas des coups de téléphone et des généraux est pour nous la garantie qui nous permettra d'arriver à ce que le peuple algérien exerce sa pleine souveraineté», précise l'orateur, en affirmant que le FFS n'a jamais renoncé à sa revendication d'une Assemblée constituante. Mais pour arriver à un consensus national dit-il, il ne faut pas imposer des conditions, sous-entendant que du dialogue jaillira le vrai consensus. Ceci et de lancer un appel à la société civile et à la classe politique à adhérer au projet de changement pacifique du régime : «Le consensus que nous voulons n'est pas pour pérenniser le système mais pour le changer.» «Certains disent que le FFS n'est plus radical, nous répondons que si le radicalisme est pour eux synonyme d'invectives et d'insultes, si le radicalisme signifie incendier l'Algérie. Nous leur disons : nous n'avons que faire de cela. Le FFS est un parti de patriotes qui milite pour l'indépendance du pays et la préservation de la souveraineté nationale. Notre printemps, nous le voulons algérien et pacifique.»