Après les assurances données quelques jours avant le Ramadhan par le premier responsable d'Algérie Poste sur le même sujet, voilà que les citoyens sont rassurés quant à la disponibilité de liquidités les jours précédant la fête de l'Aïd. Nous sommes vraisemblablement confrontés à un problème aussi grave que le manque d'argent dans les agences de la Poste. Ce qui devrait être une règle est devenu, avec la persistance de cet obstacle au fil des ans, une exception. Ne pas trouver de liquidités hors des occasions qui nécessitent de grosses dépenses est finalement une chose normale. D'où cette propension à garantir que tout sera facilité à l'approche du Ramadhan et des fêtes de l'Aïd et que les billets seront disponibles, comme si ce n'était pas un dû que d'entrer en possession de son argent au moment voulu. Le nombre d'usagers doit pourtant être bien en deçà de celui des clients des différentes banques «dépositaires» de leur salaire. Celles-ci (les banques) ne sont pas pour autant confrontées à ce type de disette qui s'est emparé des agences postales depuis maintenant plusieurs années. Les quelques habitués, dont les retraités, continuent à faire les frais d'une telle défaillance qu'on n'hésite pas à mettre sur le dos des usagers qui exagèreraient en effectuant des retraits auprès des guichets au lieu d'utiliser leurs cartes ainsi que les distributeurs automatiques de billets. Un argument qui ne tient pas la route bien évidemment si ces appareils sont alimentés par la Poste. A moins que l'on demande aux usagers de se rabattre systématiquement sur les distributeurs, sachant que tous les détendeurs de carte, qu'ils soient clients d'une banque ou de la Poste, peuvent user d'un même distributeur, qu'il soit alimenté par l'une ou par l'autre. Sans compter que ces automates connaissent des pannes récurrentes et une déficience en termes d'alimentation en billets de banque au grand dam de leurs utilisateurs qui, fuyant les longues chaînes et les longues attentes, se retrouvent face à des distributeurs avares. Les citoyens «abonnés» de ces agences ne sont pas au bout de leur peine une fois face aux guichets, puisqu'en plus de devoir repartir bredouilles, ils doivent subir la mauvaise humeur, voire les foudres de préposés dont ce n'est pas une des missions de bien accueillir le public et s'imaginant détenir entre leurs mains le sort de ces citoyens dont le tort est de justifier justement la présence de ces employés. On ne pouvait penser à cette explication donnée par le directeur général d'Algérie Poste (il était hier l'invité de la rédaction de la chaîne 3 de la Radio nationale) selon laquelle la grogne est un caractère méditerranéen, propre aux guichetiers comme aux clients et que les uns et les autres arrivent tout de même à s'entendre. Finalement, l'amélioration de la qualité des prestations de service n'est pas pour demain. D'autant plus que ce même tempérament est affiché au sein d'autres infrastructures, notamment hôtelières. Et là, on ne peut pas dire que les quelques étrangers qui s'y présentent sont en mesure de comprendre. R. M.