La période des virements des salaires et des pensions de retraite est synonyme de cauchemar pour les clients de la poste. Donnez-nous notre argent. Nous ne demandons rien de plus que de retirer notre argent dans la dignité car nous avons subi assez d'humiliation pour quémander le retrait de nos salaires et nos pensions». C'est ce que nous entendons les usagers réclamer à chaque fois que nous faisons un tour aux bureaux de poste. L'image de ces dizaines de personnes attendant leur tour dans de longues files devant les agences postales, est devenue courante depuis l'été dernier. La crise de liquidités a encore pris de l'ampleur et l'argent a presque disparu des guichets, a-t-on constaté. Pour un quelconque retrait, il faut patienter des jours, disent certains. «Je guette l'arrivée de l'argent en surveillant le mouvement des véhicules de la poste. Si je constate que des sacs sont livrés, je m'empresse d'aller prendre place dans la chaîne», explique, un citoyen. L'arrivée des fonds à la poste est devenue un événement. Même les distributeurs automatiques de billets (DAB) sont touchés par la crise, et dès qu'ils sont alimentés, ils sont pris d'assaut et rapidement vidés. Alors que les fonds sont distillés au compte-gouttes dans les bureaux de poste, l'énigme de cette crise est sur toutes les langues. Depuis l'apparition du phénomène, il y a plusieurs mois, les bureaux de poste du chef-lieu de wilaya comme ceux des villes de Taher et d'El Milia n'offrent plus qu'un spectacle de bousculades et de vociférations des usagers des CCP. La période des virements des salaires et des pensions de retraite est devenue, comble de l'ironie, un cauchemar pour les bénéficiaires. Les personnes malades et/ou âgées sont les plus confrontées aux difficultés engendrées par la rareté des liquidités, dont le retrait nécessite l'attente dans de longues files.