A. Lemili A Constantine, la tournure d'une session ordinaire de l'APC en vaudeville était prévisible. Beaucoup de choses ont été dites ces derniers jours sur un clash entre le président de l'assemblée et quelques uns des élus de son propre parti. Tout cela sera confirmé par le «sérieux» inhabituel auquel s'attelait deux agents de la commune à filtrer le flux des personnes qui se présentaient tôt le matin à hauteur de l'institution. La présence de policiers était également remarquable quoique faite dans une certaine discrétion. Autre incongruité, la présence d'un groupe de jeunes exprimant le souhait d'assister aux travaux de l'Assemblée comme en vertu d'un droit que leur confère la loi portant Code de la commune, sauf que ces derniers étaient vraisemblablement venus pour soutenir l'un des leurs, en l'occurrence le vice-président chargé de l'urbanisme menacé de retrait de confiance par le premier édile. Mais soutien dans quel sens et pour quels tenants et aboutissants ? Il se trouve que ledit vice-président est également secrétaire de wilaya de l'Unja, comme il était dit ici et là et d'ailleurs confirmé que le succès électoral qui a permis au FLN de faire main-basse sur la majorité des sièges lors des dernières élections locales était de son seul crédit eu égard à la très forte mobilisation des réseaux et de la jeunesse et des autres associations gravitant autour de l'Unja. L'ambiance passant de la sérénité à celui électrique, un grand renfort de police allait créer encore plus de confusion dans le hall dans la mesure où les jeunes refusaient de quitter les lieux au motif du droit que leur confère la loi d'assister à une session de l'assemblée, laquelle est effectivement publique. Sauf que ces derniers étaient presqu'en nombre égal que le reste de l'assistance et que ne pouvait donc pas contenir la salle, au-delà déjà du potentiel risque de dérapage. Après négociations avec un officier de police, les contestataires accèderont au «privilège» de déléguer trois représentants. Ce qui en fait ne servait en rien puisque la mesure qui touchait leur «protégé» ne relevait que de la pure formalité. Toutefois, une mesure prise non sans douleur, puisque Moudir B., le vice-président remplacé, prenait d'autorité la parole, à l'annonce de son retrait de la structure dont il avait la charge, pour dénoncer de vive voix les manigances du P/APC qu'il accuse de louches pratiques avant de jeter à nouveau un pavé dans la mare qui avait fait sensation, il y a trois mois de cela, pour passer étrangement à la trappe pour bien des raisons dont notamment celui imputable aux médias qui n'ont pas poursuivi leurs investigations en ce sens sinon assuré la continuité de la première salve d'informations autour d'une effective carambouille. Il s'agit du projet de réalisation de 32 villas sur un site classé rouge, autrement dit non constructible selon l'expertise faite par un bureau d'étude international. Les responsables techniques des services concernés ayant émis un avis défavorable et pour cause, alors que le directeur de l'urbanisme que nous avons tenté de contacter à plusieurs reprises a renvoyé à chaque fois aux calendes grecques ses explications. En fait, la grande arnaque réside dans le travestissement du terrain d'assiette où devaient être réalisées les 32 villas. L'autorisation de construire ayant été modifiée au nom d'un espace presque mitoyen. La cité 5-Juillet où étaient érigées les constructions devenant comme par hasard la cité Boudjenana, laquelle n'est pas concernée par le glissement de terrain. Il y a lieu de souligner encore que le promoteur immobilier est le mouhafadh FLN de Constantine, son associé sur le projet le P/APW de même obédience politique. Quant au maire, comble de l'ironie, il se trouve être le salarié du promoteur-mouhafadh jusqu'au lendemain des élections. Vraisemblablement «plus c'est gros plus ça passe », dirait le citoyen-lambda. Selon les propos qu'il tiendra avant que les membres pour moitié plus un de l'Assemblée adoptent la proposition du maire, beaucoup de trafics ont lieu en matière de passation de marchés, ouverture de plis. Moudir B. dénonçant d'ailleurs un cahier des charges totalement anachronique par rapport à la réalité de la situation et surtout des textes réglementaires. Une élue, déléguée de secteur, sera également «remerciée» et ses appels à connaitre les raisons de son éviction ne seront pas écoutés, même si ses pairs sur place évoquent «son refus de céder à des propositions indécentes», sans que ne soient précisées leur origine sinon leurs auteurs. Le premier édile a tenu, dans la houle qui a envahi la levée de séance, à informer les représentants des médias de l'imminente tenue d'une conférence de presse dans laquelle il donnerait tous les détails de cette ou ces affaires. A. L. Mais que fait donc la police ? En assurant la couverture d'un évènement public, en l'occurrence la tenue d'une session de l'APC de Constantine, notre correspondant s'est vu saisir son appareil photo parce qu'il immortalisait un clash entre des jeunes qui voulaient assister aux travaux de l'assemblée, ce qui au demeurant est de leur droit comme les y autorise la loi 11-10 portant Code de la commune. Les policiers se sont mis à trois pour conduire le «contrevenant» devant un officier qui exigera que soient gommées les photos prises. Notre correspondant n'a pu qu'obtempérer malgré la mobilisation de ses confrères. Conclusion ! Question de droits, aussi bien les jeunes que les représentants des médias ont intérêt à repasser.