Il y a quelques jours, a été évoqué, à travers les colonnes de La Tribune, le noviciat du jeune (29 ans) nouveau P/Apc de Constantine. Au cours de la première session, il avait tenté un passage en force en tentant de mettre le reste des élus des autres formations politiques devant le fait accompli, quitte pour cela à faire des entorses à la loi portant Code communal. A l'exception de la désignation des vice-présidents et autres chefs de secteurs dont la décision relève effectivement de ses attributions en tant que représentant du parti majoritairement élu, le reste des points à l'ordre du jour a été retoqué grâce ou à cause, c'est selon, du rejet des élus des partis autres que le FLN. Depuis cette session, les activités de l'APC de Constantine sont littéralement en berne, tant au niveau de la gestion exécutive que de l'activité liée aux obligations des élus. Quoiqu'il y ait lieu de souligner que si les vice-présidents n'ont toujours pas été officiellement installés, c'est en partie pour la validation des propositions par la tutelle, en l'occurrence les structures administratives ès-qualités de la wilaya. Mais cela ne devrait pas, en fait, paralyser la responsabilité du premier édile et de ses collaborateurs directs. Par voie de conséquence, rien ne justifie, donc, le fait que tous les documents administratifs concernant les citoyens demeurent bloqués. Ce qui est, malheureusement, le cas. Plus inquiétant encore, quelques-uns craignent une paralysie des actions les plus importantes dont le ramassage des ordures et la suspension du transport scolaire. Quid de cette inquiétude ? L'arrivée à échéance de la police d'assurance laquelle, est-il nécessaire de le souligner, a pris fin le 31 décembre dernier et, selon nos sources, n'a été prorogée d'un mois auprès de la compagnie concernée que grâce à l'entregent du secrétaire général. Or, il y a toute une procédure à engager pour l'évaluation des offres faites par l'ensemble des compagnies d'assurance qui concourent à l'appel d'offres. Pour ce faire, il y a nécessité de mettre en place et, surtout, rendre fonctionnelles les différentes commissions chargées de contracter des marchés et, plus particulièrement, de celle de l'évaluation des offres. Il faut, également, rappeler que les élus des autres partis, s'ils n'ont pas tout simplement été écartés à l'image de ceux du RND, ont préféré prendre leurs distances par rapport au nouveau maire. La SG du PT n'a, d'ailleurs, pas hésité à instruire ses élus à décliner toute proposition de commission, vice-présidence et/ou secteur communal. Vraisemblablement, le FNA, MPA et AAV semblent être sur la même longueur d'onde. Nabil Bousbaa, du RND, considère que l'actuel assemblée «s'achemine vers le blocage, un blocage plus que probable tant que le P/Apc s'obstinera à individualiser ses décisions ou, comble de l'ironie, à aller prendre ses instructions auprès de la mouhafadha, alors que la loi 11-10 établit nettement et clairement toutes les règles de fonctionnement de l'assemblée». Côté cour, les agents de l'Administration n'hésitent pas à parler de gestion de l'APC à partir de la mouhafadha. «Nous vous en donnons pour preuve l'absence quasi quotidienne du P/Apc. Nous ne le voyons presque plus depuis son élection. D'ailleurs nul, parmi nous, n'ignore qu'il n'a pas l'envergure de la responsabilité et que le Front l'a désigné en cette qualité juste pour donner l'illusion de rajeunir ses rangs et d'installer une nouvelle culture politique en ce sens. Ce qui n'est, en réalité, qu'un leurre puisque, nous l'affirmons encore une fois, tout se décide à hauteur de la mouhafadha». De là à penser qu'il y a risque de dissolution de l'APC si la situation perdure, il n'y a qu'un pas que aussi bien les agents que les élus franchissent allègrement.