Débat fort intéressant animé hier par le président de l'Union nationale des opérateurs de la pharmacie (Unop), Abdelouahed Kerrar. Ce dernier a défendu la production pharmaceutique nationale qui, à ses yeux, dégage depuis quelques années de bons résultats. Pour le conférencier, cette production conduite par des opérateurs qui veulent investir sur le long terme est à encourager davantage, dans l'objectif de faire baisser la facture des médicaments et d'étendre l'assiette de couverture des besoins nationaux en médicaments. Cette production n'en couvre que trente six pour cent actuellement, une proportion qui est appelée à évoluer pour atteindre soixante dix pour cent, à l'avenir, si les autorités y mettent de la volonté. Abdelouahed Kerrar a évoqué lors de ce débat une somme de contraintes qui font que les choses n'évoluent pas au rythme souhaité par les opérateurs du secteur en question, mettant en relief les problèmes liés au processus d'enregistrement des médicaments, une opération qui prend plus de temps qu'il n'en faut. Et cela n'est pas sans conséquences sur le marché dans son ensemble, a-t-il relevé. Autre problème, la discrimination entre le produit local et celui importé, la production nationale en pâtit forcement. Abdelouahed Kerrar a, par ailleurs, essayé d'expliquer que la facture des médicaments n'est pas aussi élevée qu'on le laisse penser. Elle est beaucoup moins coûteuse que dans certains pays aux besoins différents. Le patron de l'Unop a avancé quelques chiffres pour donner du poids à son argumentaire. Il a ainsi souligné que la consommation nationale en médicaments par habitant est estimée à 79 dollars en moyenne en Algérie. Elle est faramineuse en Corée du Sud par exemple, 320 dollars en moyenne et par habitant, et 220 dollars au Liban. A l'échelle planétaire, la moyenne est de 127 dollars. Toutes proportions gardées, la facture des médicaments reste, selon lui, relativement «raisonnable». Abdelouahed Kerrar veut que la production pharmaceutique se développe dans un environnement assaini, avec des allègements en matière d'enregistrement des médicaments, formulant des propositions, entre autres la mise en place d'un système d'enregistrement performant adapté aux besoins des producteurs, l'instauration d'un accès simplifié aux autorisations d'importations de réactifs et produits chimiques, ... Y. S.