De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Le Salon constantinois du livre a ouvert ses portes dimanche dernier dans les anciens locaux du défunt «souk el fellah» implantés à la cité Djennane Ezzittoune. Une manifestation pour le moins énigmatique et purement «commerciale» s'apparentant à une kermesse sous couvert livresque, notamment si on met en exergue l'absence d'un thème retenu pour cette rencontre qui s'étalera jusqu'au 18 janvier prochain. Par ailleurs, l'absence des grandes maisons d'édition locales et nationales illustre on ne peut mieux le caractère «anodin» de ces stands amputés d'une grande partie de l'édition nationale. En effet, à travers la trentaine de rayons qu'on a visités, il y a lieu de recenser une grande partie de recueils religieux et de livres parascolaires, avec quelques supports informatiques. Cependant, les enfants pourront visionner les albums de Shrek 2 mis en vente et les adultes aguerris s'approprier le scrabble pour oublier vite cette «expo-vente» qui n'aura pas finalement dérogé à la règle de l'amateurisme. Quelle différence y a-t-il entre ce pseudo salon et la kermesse organisée à longueur d'année à la maison de la culture El Khalifa ? Aucune, si ce n'est les banderoles «trompeuses» affichées dans les artères principales du centre-ville. Ce n'est assurément pas grâce à ce type de bradage que l'on rend service à un salon digne de ce nom. L'entreprise qui chapeaute cette opération n'a pas vraiment raflé gros en matière de participation des maisons d'édition «cylindrées». On n'en dénombre aucune. Qu'importe, l'ex-souk el fellah est squatté par autant de «dars en nachr» religieuses algéroises qui n'ont pas raté l'occasion de tenter un gros coup de filet dans une ville que l'on dit «conservatrice». Pour sa deuxième journée, le salon enregistre une affluence timide composée de curieux et de quelques élèves en quête d'un manuel à bas prix. Il faut savoir que Constantine n'a le droit qu'à deux manifestions par an, «tous genres confondus», et ce, en vertu de la nouvelle réglementation en vigueur. Les responsables locaux, à leur tête le président de l'APC, estime toutefois que deux fois par an demeure en deçà de la demande locale. On se souvient qu'en 2008 la loi avait été transgressée car l'étendue permise avait été dépassée. En définitive, le compte à rebours pour la prochaine manifestation, soit la dernière de l'an 2009, serait lancé le 18 janvier prochain. Sauf si, pour le monde illimité… du livre, on ne compte pas en cochant sur les cases du planning patchwork de ces kermesses. Un salon livresque mérite autant d'examen pour n'enfreindre ni ses auteurs ni ses éditeurs… et en prime pour ne pas se moquer des mordus du livre.