George W. Bush a dit comprendre «le désir d'Israël de se protéger», estimant que tout cessez-le-feu devrait comporter des conditions pour empêcher le Hamas de lancer des roquettes sur Israël. Le soutien du président américain sortant à Israël, en rejetant tout cessez-le-feu, fait perdurer l'holocauste. Habitué à bafouer le droit international et à piétiner les conventions des droits de l'Homme, Bush, qui a donné le feu vert pour l'agression israélienne contre Ghaza, est coupable de complicité de crime de guerre. Il cautionne le bombardement cruel d'un million et demi d'habitants de la bande de Ghaza sous prétexte que des militants du Hamas lancent des roquettes et des obus de mortiers sur le sud d'Israël. Combien de morts ont fait les tirs légitimes du Hamas qui ripostait contre l'embargo imposé par l'Etat hébreu depuis trop longtemps ? Depuis le début de l'offensive, le 27 décembre dernier, près de 600 Palestiniens ont péri, dont une majorité de femmes et d'enfants, et au moins 2 700 ont été blessés. Dans le même temps, quelque 500 roquettes palestiniennes tirées de la bande de Ghaza ont fait quatre morts en Israël et une quinzaine de blessés. George Bush, promoteur de la «riposte disproportionnée», est loin de se soucier de l'immunité des populations civiles, un autre principe fondamental du droit international. L'opération militaire israélienne ne saurait être justifiée par le droit à l'autodéfense. Le président américain sortant le sait. Il sait également que les motivations de l'escalade de violence décidée par le gouvernement d'Ehud Olmert sont à rechercher du côté des enjeux régionaux ou encore de l'approche des élections législatives en Israël. Le président américain ne se pose pas la question de savoir qui porte la responsabilité de la situation actuelle à Ghaza. Pourtant, au vu des réalités, les choses sont claires. Il y avait une trêve décidée à Ghaza par le Hamas et négociée avec Israël sous les auspices de l'Egypte. Cette trêve, durant laquelle aucun tir des Brigades d'Azzedine Al Qassam n'a eu lieu, devait s'accompagner d'une levée du terrible embargo dont a souffert à en mourir la population de Ghaza. Il n'en sera rien. La communauté internationale n'en sera pas plus émue et les Etats-Unis poursuivront leur soutien indéfectible à la stratégie abominable israélienne de «punition collective» de la population de Ghaza en violation totale de la quatrième Convention de Genève. L'arbre ne peut cacher la forêt des responsabilités : celles d'Israël mais aussi celles des Etats-Unis, gendarme du monde, qui désignent les «bons» et les «mauvais» pays. L'impunité dont bénéficie Israël depuis 60 ans démontre, une fois de trop, que toutes les résolutions onusiennes et conventions de paix et de droits de l'Homme se définissent au gré du plus fort. Donc à quoi bon s'y associer quand on fait partie des «mauvais» pays. Il n'y a pas lieu de respecter les droits ni les lois. Il suffirait, peut-être, dans le monde d'aujourd'hui d'un «attentat à la chaussure» -lancée à la figure de Bush- pour se faire entendre. H. Y.