L'agression israélienne contre Ghaza, qui a atteint son paroxysme avec le bombardement de deux écoles de l'ONU, faisant plus d'une quarantaine de morts, a mis en émoi le monde entier, d'où ont fusé des dénonciations et des demandes de «cessez-le-feu» pour arrêter le massacre des populations civiles. Le plan égyptien pour mettre fin à l'agression a obtenu l'approbation de nombreux pays. Alors que le secrétaire général adjoint de l'ONU chargé des affaires humanitaires et coordonnateur des secours d'urgence, John Holmes, a dénoncé la situation humanitaire à Ghaza, jugée «très préoccupante», le secrétaire général, Ban Ki-moon, a qualifié mardi dernier de «totalement inacceptables» les attaques contre trois écoles. Le parti au pouvoir en Afrique du Sud, le Congrès national africain (ANC), a violemment condamné l'offensive israélienne contre Ghaza et appelé Israël à mettre fin à ces «attaqueshorribles» qui «violent le droit international». Le gouvernement colombien a appelé à l'arrêt immédiat de tout type d'agression militaire et à la tenue d'un dialogue qui permettrait un retour à la cohabitation pacifique entre ces deux peuples. Devant une diplomatie européenne, qui s'est avérée limitée en raison de son peu d'influence sur la région, au 12ème jour de l'agression contre les Ghazaouis, la baisse d'intensité des bombardements et la trêve unilatérale de trois heures décidée par Israël sont venues renforcer l'optimisme d'arriver à un cessez-le-feu. C'est en tout cas ce qu'a déclaré le Premier Ministre britannique, Gordon Brown, estimant que le Proche-Orient vivait sa période «la plus sombre» notamment sur le plan humanitaire. Il s'est dit en effet «optimiste sur le fait que les modalités d'un cessez-le-feu peuvent être trouvées». Berlin s'est également félicité hier de l'initiative égyptienne visant à mettre fin à la guerre à Ghaza. Quant à la France, elle a affiché mardi dernier sa fermeté face au risque d'«importation» du conflit au Proche-Orient sur son sol. De Son côté, Barack Obama, en attendant qu'il sorte de son silence à propos de la situation à Ghaza dès sa prise de fonctions le 20 janvier, fait part de sa «profonde inquiétude» quant aux pertes en vie humaines. Le président iranien a, pour sa part, envoyé 22 émissaires dans plusieurs pays pour demander l'arrêt des attaques israéliennes et la fin du blocus de Ghaza. Les manifestations se poursuivent également. Des milliers de personnes sont à nouveau sorties dans la rue à Nouakchott pour dénoncer l'offensive israélienne et demander la rupture des relations diplomatiques avec Israël. Ces marches interviennent au lendemain du rappel de l'ambassadeur de Mauritanie en Israël. Les Emirats arabes unis vont lancer une campagne de presse nationale pour recueillir des dons et envoyer de l'aide humanitaire dans la bande de Ghaza, où l'offensive israélienne a fait plus de 660 morts. En Australie, une centaine de juifs, parmi lesquels plusieurs personnalités, ont condamné l'offensive israélienne sur Ghaza, la qualifiant d'«inhumaine» et d'«abominable». Au Canada, un syndicat universitaire envisage d'empêcher des citoyens israéliens d'enseigner ou de prendre la parole dans des universités. A. R.