Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, accompagné de son adjoint, Pierre Schapira, ont été invités hier par le wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, à visiter le Jardin d'essais, dont la réhabilitation est le fruit de la coopération entre la wilaya d'Alger et la ville de Paris. Dès son entrée à l'esplanade du Jardin d'essais, M. Delanoë s'est montré particulièrement réjoui de sa réhabilitation. Admirant la mer Méditerranée à l'horizon, il a félicité les personnes qui ont contribué à l'aménagement de cette œuvre (commune) de la nature façonnée par l'homme. «Je suis très satisfait du suivi des indications que nous avons données. L'équipe à qui nous avons confié ce projet a travaillé avec enthousiasme et assiduité afin de le concrétiser», souligne-t-il. Sa dernière visite remonte à l'année 2005, lorsque le jardin du Hamma n'était plus que «l'ombre de lui-même». Hier matin, le maire de Paris a redécouvert un jardin luxuriant qui lui a tant plu comme il a tenu à le souligner. «Lors de ma dernière visite en 2005, ce jardin était dans un très mauvais état. Après réhabilitation, le résultat est tout simplement magnifique. Bravo à tous. Mabrouk pour les Algériens», a-t-il déclaré jovialement. En effet, ce parc d'acclimatation a connu une période sombre de son histoire plutôt glorieuse. Inexploité, mal entretenu et délaissé, sa faune et sa flore ne s'épanouissaient plus. Devenu infréquentable, il a été fermé au public pendant plus de 10 ans. Suite à la visite du maire de Paris à Alger, un accord de coopération et d'amitié entre les deux villes a été signé en 2005 pour la réhabilitation du Jardin d'essais du Hamma. Pour se faire, ce dernier a mobilisé les compétences des directions des espaces verts et de l'environnement de la ville de Paris et de son jardin botanique. Ce projet de coopération technique a permis d'accompagner l'aménagement progressif d'un espace vert important mais aussi un transfert d'expertise et de formation. Le jardin a été rouvert au public en 2009, dévoilant toute sa beauté. Il constitue désormais un exemple de biodiversité dans le monde et accueille un million de visiteurs par an. «Il était déjà beau à l'origine. Mais maintenant il a retrouvé toute sa splendeur», a fait remarquer M. Delanoë. Dans sa conférence de presse, le maire de Paris a réaffirmé sa volonté et sa détermination à poursuivre cette coopération qu'il estime «efficace et concrète, fondée sur l'égalité, loin du néocolonialisme». Il souhaite l'étendre à un échange culturel. Les deux capitales ont en perspective d'organiser «une semaine d'Alger à Paris» et «une semaine de Paris à Alger» afin de s'honorer mutuellement. En outre, M. Delanoë a annoncé l'inauguration prochaine à Paris d'un institut dédié à la culture de l'Islam. Financé par la Mosquée et la Ville de Paris, ce projet a duré 10 ans. Le maire de Paris a également tenu à exprimer son affection envers le peuple algérien et a honoré les héros de la révolution algérienne et les intellectuels algériens, notamment l'Emir Abdelkader, Maurice Audin et Mohamed Arkoun. Deux rues et une bibliothèque à Paris portent leurs noms. «Paris est plus riche d'honorer l'Emir Abdelkader», affirme-t-il. Il a en outre rappelé que l'histoire de l'Algérie et de la France doit être basée sur la vérité et a rendu hommage aux victimes des massacres du 17 octobre 1961. Par ailleurs, une autre collaboration pourrait éventuellement se porter sur la rénovation des immeubles qui sont dans un état insalubre, afin que la ville d'Alger puisse bénéficier de l'expertise incontestée des artistes et des architectes français. R. A.