L'Agence internationale de l'énergie (AIE) revoit à la hausse ses prévisions de la demande en pétrole dans son rapport mensuel sur le marché pétrolier qui a été révélé hier. Ainsi, selon l'agence, la demande s'élèvera à 91,2 millions de barils par jour (mbj) en 2013, soit une hausse d'environ 1,2 mbj ou 1,3% par rapport à 2012, alors qu'elle anticipait 91 mbj en novembre. Toutefois, l'AIE estime que cette hausse, portée par une croissance de la consommation des pays développés, ne devrait pas s'inscrire dans la durée. Pour 2014, elle prévoit 92,4 mbj, contre 92,1 mbj en novembre, ce qui correspond à une demande supplémentaire de 1,2 mbj sur un an, ou 1,3%. Ces révisions à la hausse s'expliquent par une anticipation accrue des besoins en chauffage cet hiver, mais aussi par une demande plus forte que prévu des pays riches de l'Organisation de coopération et de développement économiques (Ocde) au troisième trimestre, principalement les Etats-Unis et les pays d'Europe. Mais, l'AIE prévient que «cette progression sera probablement de courte durée, car le rebond de l'après-récession ralentit et la région d'Asie-Océanie renoue avec une tendance structurelle de décroissance de la demande». Ainsi, au final, «ce sont les économies hors Ocde qui continueront à tirer la demande mondiale en 2013 et après», souligne le rapport. L'offre pétrolière mondiale a atteint 92,3 mbj en novembre, soit 310 000 barils de plus par jour, tirée par la hausse de la production des pays non membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) qui a grimpé de 470 000 barils par jour le mois dernier, à 56,16 mbj, grâce aux hydrocarbures de schiste en Amérique du Nord et à l'extraction en mer du Nord. Elle devrait bondir de 1,4 mbj cette année, et de 1,7 mbj en 2014, selon l'AIE. En revanche, la production de l'Opep a reculé pour le quatrième mois consécutif en novembre, de 160 000 barils par jour à 29,73 mbj, la hausse en Iran, en Irak et en Angola n'ayant pas permis de compenser le repli de la Libye et, dans une moindre mesure, du Nigeria, du Koweït, des Emirats arabes unis et du Venezuela. Hier, sur le marché pétrolier, les prix jouaient les yoyos entre la perspective d'une nouvelle chute des stocks de brut aux Etats-Unis et un possible apaisement en Libye. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier valait 109,20 dollars sur l'Intercontinental exchange (ICE) de Londres, en baisse de 18 cents par rapport à la clôture de mardi dernier. Dans les échanges électroniques sur le New York mercantile exchange (Nymex), le baril de «Light sweet crude» (WTI) pour la même échéance grappillait 6 cents, à 98,57 dollars. De son côté, le Brent pâtissait toujours de la perspective d'une réouverture des terminaux pétroliers dans l'Est de la Libye. Le blocage de ces installations a provoqué une chute de la production de pétrole à 250 000 barils par jour, contre près de 1,5 million de barils par jour en temps normal. R. C.