De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar Ni la pluie ni le froid glacial d'hier après-midi n'avaient dissuadé des dizaines de milliers de citoyens oranais de défiler pour dire leur consternation vis-à-vis de ce qui se passe à Ghaza. Il n'y avait pas une seule marche, mais plutôt des dizaines venues de tous les quartiers de la ville pour converger vers un seul et même point, la place du 1er Novembre, ex-place d'Armes. Une manière de contourner l'interdit qui avait frappé un rassemblement auquel avait appelé des personnalités locales et des syndicats autonomes. Comme s'ils s'étaient donné le mot, des centaines de jeunes, de femmes, d'enfants et d'hommes, tous âges confondus, ont convergé vers le centre-ville où l'hystérie s'était emparée des jeunes et des femmes. Tandis que les jeunes, enthousiastes, manifestaient une certaine violence dans les slogans et les gestuelles, les femmes et les vieux, pris dans la mêlée, fondaient en larmes. «Birouh bidam nafdik ya Ghaza», «ya kassam, ya kassam, nous sommes en route», «khallouna nrouhou l'Ghaza», etc., autant de slogans qui en disent long sur la compassion des Algériens avec leurs frères de la bande de Ghaza et leurs tristesse et colère pour ce qui se passe sur la terre palestinienne. Peu après la prière du vendredi, des centaines de fidèles sont sortis des mosquées du centre-ville pour des marches séparées, celle des hommes et celle des femmes. Une fois sur la place d'Arme, les policiers ont tenté de contenir ce flot impressionnant de manifestants. Mais en vain. Car les marches affluaient de partout et le service d'ordre était incapable de tout cadrer. Une belle revanche pour ceux qui avaient à cœur de démontrer au monde arabe et à l'Occident le degré de leur attachement à la cause palestinienne et leur ferme condamnation des massacres de Ghaza. A l'USTO et dans les campus d'Es Sénia, les étudiants des résidences universitaires ont observé des sit-in extra muros, banderoles à l'appui. Certains n'ont pas manqué l'occasion de mettre sur le Net des images vivantes et des vidéos sur ces marches.