Mohamed Rahmani L'appel à la grève générale et illimitée lancé par le Syndicat autonome dont M. Kechichi Daoud est le porte-parole a été plus ou moins suivi dans la mesure où la plupart des installations importantes, haut fourneau, laminoirs et aciéries, étaient déjà à l'arrêt pour maintenance et entretien. Cela n'a donc pas eu d'impact sur la production et n'a pas du tout perturbé le fonctionnement du complexe sidérurgique d'ArcelorMittal à Annaba. Par contre, ce qui a vraiment marqué cette première journée c'est le sit-in organisé devant la direction qui a rassemblé plus d'un millier de travailleurs venus exprimer leur soutien à M. Kechichi tout en exigeant le départ des retraités nommés récemment à des postes clés au moment où une instruction du Premier ministre portant mise à la retraite des personnels de 60 ans est en application. L'autre revendication formulée par les travailleurs est celle se rapportant à l'Ugta qu'ils veulent exclure parce que n'étant plus représentative. Cette démonstration de force du nouveau syndicat prouve que celui-ci a rallié à sa cause la majorité des travailleurs qui se sont dernièrement retirés individuellement de cette organisation syndicale qui se trouve ainsi hors-jeu parce que n'étant plus représentative. Et comme pour pousser le bouchon un peu plus loin l'Union de wilaya et l'Union locale Ugta persistent et signent dans leur fuite en avant, en adressant une correspondance à la direction du complexe, par laquelle, ils désignent Bouray Abdelmadjid comme secrétaire général du syndicat Ugta, un syndicat aujourd'hui fantôme puisque n'étant plus représentatif. Cette situation où l'Ugta s'est trouvée la première perdante a pour première cause les comportements de MM. Hémarnia Tayeb et Menadi Aïssa, respectivement SG de l'union de wilaya et de l'union locale Ugta. Ces derniers n'avaient pas respecté le règlement et les statuts de la centrale syndicale en procédant à des évictions, des exclusions d'élus syndicaux pour nommer d'autres à leur place sans passer par des élections. Ce qui a encore soulevé l'ire des travailleurs et une levée de boucliers des élus syndicaux est ce mutisme de la centrale syndicale qui n'a pas du tout réagi malgré les écrits et les appels des travailleurs adressés au patron de l'Ugta. Le porte-parole des travailleurs du complexe accompagné du bureau qu'il a constitué a été reçu par le wali d'Annaba. A l'issue de cette audience, M. Kechichi nous a déclaré qu'il a informé le chef de l'exécutif de la situation au sein du complexe et qu'il attend que les autorités prennent les mesures qui s'imposent. «Le sit-in va continuer jusqu'à ce que nos revendications soient satisfaites, nous n'allons pas lâcher prise quitte à entreprendre d'autres actions, extrêmes, celles-là», affirmera-t-il. Selon nos informations, Kechichi et ses partisans ne seraient pas contre la centrale syndicale pour laquelle ils ont beaucoup de respect, c'est surtout par rapport aux responsables des deux structures locales citées plus haut, une fois que ceux-ci seront démis de leurs fonctions, tout rentrera dans l'ordre. M. R.