Ils étaient plus d'une centaine de travailleurs, hier, à avoir envahi les locaux de l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta), à Annaba, pour protester contre la décision du secrétaire général de l'union de wilaya de dissoudre le syndicat d'entreprise de la Société de gardiennage et de surveillance (SGS), filiale du groupe Sider, située à Chaïba, Sidi Amar, une commune distante de 10 km du chef-lieu de wilaya. Aux cris de «Farid, Farid, notre secrétaire général», les protestataires ont forcé la porte d'entrée pour organiser une sorte de meeting dans le hall, au cours duquel ils ont exigé la réintégration des membres de leur syndicat ainsi que de leur secrétaire général, Farid Derradji. Ce dernier a été porté en triomphe à l'intérieur et a pris la parole pour essayer de calmer la foule de travailleurs venue le soutenir. Le secrétaire général de l'union de wilaya, Tayeb Hemarnia, n'a pas reçu les protestataires et a délégué un des membres de l'union de wilaya qui a assuré les travailleurs que leur syndicat sera rétabli. Mais ces derniers exigeaient que cette décision soit consignée par écrit autrement ils ne quitteront pas les lieux. La situation est restée telle quelle et les quelque 120 travailleurs présents ont préféré rester sur les lieux attendant que leurs exigences soient satisfaites. Selon un des membres du syndicat dissous, Tayeb Hemarnia a saisi l'occasion de la signature de la convention collective entre la SGS et le partenaire social, représenté par le syndicat légal, pour dissoudre cette instance en vue de placer à la tête du syndicat un de ses proches, en l'occurrence son gendre, habitant la cité Safsaf, ce que les travailleurs ont refusé. «C'est nous qui élisons le syndicat et c'est nous, les travailleurs, qui désignons nos représentants, y en a marre de ces pratiques qui décrédibilisent l'Ugta», ajoutent-il. Par ailleurs, et sur un autre plan, les syndicalistes du complexe sidérurgique d'ArcelorMittal d'Annaba, ont chassé hier deux représentants de l'union locale de Sidi Amar, envoyés par le même Hemarnia pour superviser le renouvellement des instances syndicales de l'entreprise. Ces derniers avaient appelé les travailleurs des 32 unités à des assemblées générales qu'ils devaient organiser. Chose que le syndicat a refusé puisque, statutairement, l'union de wilaya assiste en tant qu'observatrice de l'opération sans plus. Là aussi, le syndicat sortant soupçonne quelque entourloupe de la part du SG de l'union de wilaya, sachant que le SG de l'union locale de Sidi Amar est un cousin proche de M. Hemarnia. A voir ce qui se passe, l'Ugta à Annaba est-elle devenue la chasse gardée de certains qui décident de tout au détriment des statuts et des lois de la centrale syndicale ?