Nasser Hannachi Après avoir manifesté son soutien au bureau du Snechu de Constantine suite à la situation jugée «catastrophique que connaît le centre hospitalier Benbadis», le conseil national a pris la ferme décision «de saisir les principaux responsables du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière pour mettre fin à la situation de gabegie que connaît ce secteur qui pénalise en premier les malades», paraphe le président, le professeur N. Djijeli. Ce dernier en compagnie de ses pairs ont passé en revue divers points inhérents à leur profession. Le conseil national du Syndicat des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires (Snechu) a passé en revue à Alger la semaine passée, plusieurs points relevant de leur activité. La restructuration des structures sanitaires, les concours en sciences médicales, les chefferies d'unités, la progression des carrières, la retraite des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires, l'élection des doyens ou l'activité complémentaire ont été les axes essentiels débattus lors d'une session extraordinaire. Comme résolution initiale, voire inévitable, le conseil sollicite une séance de travail avec les deux ministères de tutelle dans les plus brefs délais. De même que «l'organisation d'assemblées générales dans les jours à venir au niveau des différentes facultés en sciences médicales du pays», appelle le syndicat via une correspondance transmise à notre rédaction. Une étape qui devra, selon le Snechu, lever toutes les interrogations sur les dossiers exposés. Parmi lesquels, notamment le problème des chefferies d'unités et de services qui, à travers le visa exigé des deux ministères de tutelle, observe un retard quant à la finalisation des dossiers car le blocage persiste. Ainsi est-il préconisé d'étudier «la possibilité de lever cette contrainte en modifiant cet article de notre statut, afin que l'organisation et la gestion de ces postes supérieurs de chefferies de services et d'unités ne relèvent plus que d'un seul département en l'occurrence celui de la santé», approuvent les membres du syndicat. Toujours dans ce chapitre, le conseil établit un constat amer malgré toutes les démarches consenties jusqu'à ce jour dont «l'installation officielle d'une commission ad-hoc consacrée spécialement à la gestion de ce dossier». S'agissant de la restructuration des structures sanitaires, le syndicat a relevé quelques zones d'ombres vis-à-vis de cette démarche précipitée. «Avant de discuter du fond, la forme a déjà posé problème. A peine cinq années passées sur une restructuration qui a fait passer les secteurs sanitaires au statut d'E.P.H, une proposition de revenir à une autre forme d'organisation est suggérée sans aucun argumentaire étayant ce changement», s'interrogent les membres. Et d'ajouter : «Une telle décision sur le double plan logistique et organisationnel impose un changement qui devra commencer par les frontons des hôpitaux et structures sanitaires, les textes réglementaires régissant ces structures, les différents arrêtés des établissements, arrêtés de nomination des personnels de santé, ...Tout doit être changé encore une fois», ont-ils ajouté. L'union justifie le fond de ce remue ménage envisagé par des éléments qui paraissent d'un intérêt certain mais trop d'interrogations persistent dans cet avant-projet. «Nous pensons que cela nécessite beaucoup plus qu'un simple échange épistolaire pour lever des zones d'ombres», a-t-il ajouté. Le débat sur le dossier de la retraite de l'enseignant hospitalo-universitaire aura ressurgi sur la table : il en ressort l'impératif de normaliser pour les années à venir l'âge de ce départ pour tous les enseignants quel que soit le grade ou le poste qu'ils occupent. Une demande formulée par les participants à la session. La décision du ministre de la Santé de geler les demandes concernant le dossier de l'activité lucrative et complémentaire a été rejetée par le Snechu. Ce dernier avait en effet esquissé avec la tutelle cette problématique et assuré son entière disponibilité pour en discuter pour tenter de trouver des solutions idoines à même d'assurer le respect strict de la réglementation pour éviter les dépassements. «Nous avons toujours été conscients et demandé aux autorités concernées d'appliquer la loi vis-à-vis de tout contrevenant quel que soit son grade ou son poste.» Plus loin le syndicat revendique réglementation, contrôle et sanction au sein de cette activité. «Mais pas au point de la supprimer, car, dira-t-il l'autorisation d'exercice dans le privé pour les fonctionnaires existe dans la majorité des pays. Elle ne pose pas problème parce qu'elle est réglementée par une administration forte sanctionnant à la moindre anomalie.» Poursuivant son argumentaire le syndicat estimera que quatre-vingt pour cent de l'exercice de cette activité s'effectue au noir en Algérie sans aucune autorisation. «Sa suppression ne changera rien au problème. Ceux qui exercent sans autorisation continueront à le faire et ceux à qui on refusera l'autorisation risquent de rejoindre les premiers.» N. H.