«Des contrats à long terme nous lient à nos différents partenaires en Europe. Nous pouvons augmenter les quantités livrées à ces partenaires si les contrats le permettent», a indiqué hier le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, à l'issue d'un entretien au siège de son département avec la ministre néerlandaise des Affaires économiques, Mme Maria Van Der Hoeven. Ainsi, revoir à la hausse la quantité de gaz livrée au Vieux Continent, qui est de l'ordre de 12% après la Russie (40%) du volume global, est conditionné, selon la même source, par les clauses desdits contrats. «Si les contrats ne le permettent pas nous ne pouvons augmenter notre approvisionnement», a-t-il précisé. Toujours au sujet du gaz, Chakib Khelil est revenu longuement sur les projets de coopération entre les deux pays. En effet, la rencontre d'hier, après celle tenue à Vienne, il y a quelques mois, a été l'occasion pour les deux parties d'évoquer les modalités de développement des techniques de traitement du GPL et du GNL, appelées le Swap. Sur ce point précis, M. Khelil a fait savoir que Sonatrach a manifesté son intérêt pour la participation dans les unités de stockage et de distribution de ce carburant aux Pays-Bas. L'autre sujet développé durant cet entretien a trait au projet de réalisation du grand terminal gazier au port de Rotterdam, dont la capacité de stockage avoisine les 12 milliards de mètres cubes par an. Il s'agit, selon Khelil, de négociations sur une prise de participation par Sonatrach dans les unités de regazéification que la Hollande entend développer dans le terminal de Rotterdam. «Il y a des discussions entre le groupe Sonatrach et la compagnie néerlandaise (4 Gas) sur ce projet de regazéification d'une capacité de 12 milliards de m3», a déclaré Mme Van Der Hoeven, pour qui ce projet contribuera à la création d'un marché gazier pour toute l'Europe de l'Ouest et, partant, diversifiera les sources d'approvisionnement du continent européen. «Notre objectif en Hollande est de réaliser un carrefour de gaz pour toute l'Europe de l'Ouest pour assurer l'approvisionnement de cette région en gaz et en GNL», a-t-elle ajouté. Par ailleurs, la coopération au niveau international dans le domaine gazier a été également au centre des discussions entre les deux délégations. En effet, les deux parties ont abordé la possibilité d'un partenariat entre Sonatrach, la compagnie nigériane des hydrocarbures NNPC et le groupe anglo-néerlandais Shell pour développer le méga projet du gazoduc Trans-Saharan Gas Pipeline (TSGP), devant relier le Nigeria à l'Europe via l'Algérie. D'un montant dépassant les 10 milliards de dollars, le TSGP, pour rappel, acheminera 20 à 30 milliards de m3 de gaz naturel du Nigeria vers l'Europe via l'Algérie et le Niger à partir de 2015. Par ailleurs, le ministre de l'Energie et des Mines a évoqué les possibilités de coopération dans le domaine des énergies renouvelables, notamment le solaire avec les entreprises néerlandaises. Sur un autre registre, l'ex-président de l'OPEP s'est montré très optimiste au sujet du conflit gazier opposant la Russie et l'Ukraine. Il s'agit d'«une crise purement commerciale et non politique», a souligné Chakib Khelil, selon lequel la demande de la Russie d'aligner ses prix du gaz sur ceux appliqués sur le marché international paraît «légitime». S. B. Khelil : l'Algérie a procédé à une baisse de sa production de pétrole depuis le début de l'année. Le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, a fait savoir hier que l'Algérie a procédé à une baisse de sa production de pétrole, en application de la dernière décision de l'OPEP, prise le 17 décembre à Oran. «L'Algérie a mis en œuvre la baisse de sa production conformément au quota qui lui a été fixé par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP)», a-t-il expliqué lors d'un point de presse animé conjointement avec la ministre néerlandaise des Affaires économiques, Mme Maria van Der Hoeven, en visite de travail de deux jours en Algérie. Il s'agit, selon lui, d'une baisse de l'ordre de 200 000 bj. M. Khelil a, dans ce sillage, indiqué que tous les pays membres de l'organisation ont bien rempli leurs engagements de baisse du volume de production. S. B.