Le ministre précise que l'Algérie a procédé à une baisse de sa production de pétrole, en application de la dernière décision de l'Opep, prise le 17 décembre à Oran. Fragilisée par l'ampleur prise par le conflit gazier russo-ukrainien, l'Europe a montré, encore une fois, qu'elle n'est point à l'abri d'une crise qui risque de perdurer. Elle ne doit son salut qu'à l'intervention des autres pays. Dans ce contexte conflictuel, l'Algérie vole au secours de l'Union européenne. Elle est prête à augmenter ses quantités de gaz livrées à ses partenaires européens. La seule condition permettant la réalisation de ces livraisons est de savoir si les contrats gaziers qui la lient à ces derniers, le permettent. «Nous avons des contrats à long terme qui nous lient à nos différents partenaires en Europe, (...) nous pouvons augmenter les quantités livrées à ces partenaires si les contrats le permettent.» C'est en ces termes que s'est exprimé M.Khelil, à l'issue d'un entretien avec la ministre néerlandaise des Affaires économiques, Mme Maria Van Der Hoeven, en visite de travail de deux jours en Algérie. Une nouvelle qui sera accueillie avec beaucoup de joie et d'enthousiasme par les Européens, actuellement dépourvus de gaz naturel du géant gazier russe Gazprom dont les livraisons ont baissé «de plus de 70% en France» par rapport à la normale. Si la première proposition algérienne donne de l'espoir, il ne faut surtout pas oublier que son aboutissement risque d'être hypothéqué. Dans quels cas l'Algérie ne peut pas servir l'Europe? «Si les contrats ne le permettent pas, nous ne pouvons augmenter notre approvisionnement», a expliqué le ministre lors d'un point de presse animé à l'issue de cette rencontre. Répondant à une question sur la crise gazière russo-ukrainienne qui a défrayé la chronique cette dernière semaine, M.Khelil a été clair et précis. Il indique que ce problème sur les prix du gaz russe livré à l'Ukraine est «commercial et non pas politique». Les propos du président de l'Opep sont prononcés au moment où le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, évoque une aggravation de la situation. «Malgré tous les efforts qui ont été fournis, la crise s'aggrave et ce sont les dirigeants ukrainiens qui l'aggravent», a-t-il dit. Revenant aux déclarations de M.Khelil, il était question de la situation des relations de l'Algérie avec d'autres pays, notamment européens. L'Algérie, «elle même mène des négociations avec l'Espagne sur la question des prix du gaz», a souligné le président de l'Opep. Et d'ajouter que ce différend ne constituera jamais «une raison pour l'Algérie de couper ses livraisons de gaz à l'Espagne.» En bon fournisseur, l'Algérie assure actuellement à l'UE environ 12% des besoins de l'UE en gaz naturel, notamment à travers les deux gazoducs en fonction avec l'Italie et l'Espagne. Dans un autre contexte, Chakib Khelil a annoncé que l'Algérie a procédé à une baisse de sa production de pétrole, en application de la dernière décision de l'Opep, prise le 17 décembre à Oran. «L'Algérie a mis en oeuvre la baisse de sa production conformément au quota qui lui a été fixé par l'Opep», a-t-il indiqué. L'Algérie, rappelle-t-on, devait baisser sa production, à partir de janvier en cours de 200.000 barils/jour, cumulable depuis septembre, pour la ramener à 1,2 million de barils/jour (mbj). «Jusqu'ici, tous les pays membres de l'organisation ont bien rempli leurs engagements de baisse», a conclu le ministre.