Le déclin de la production nationale d'hydrocarbures se confirme de plus en plus. Alors que le ministre de l'Energie et des Mines a, à maintes fois essayé de normaliser les choses, voire même donner beaucoup d'espoir sur l'avenir énergétique du pays, l'Office national des statistiques (ONS) vient de dénoter, dans son dernier rapport une baisse de 4,1% enregistrée par le secteur durant les neuf premiers mois 2013. Rappelons qu'au cours d'une présentation des perspectives de développement du secteur de l'énergie, le ministre a reconnu le fait que la production nationale des hydrocarbures ait connue une baisse, due au déclin de quelques gisements en production depuis plus de 50 ans. Selon lui, ce déclin est «normal» pour des gisements en production depuis des décennies. Les découvertes réalisées ces dernières années ont permis, d'après lui, de mettre en production de nouveaux gisements et de reconstituer les réserves de l'Algérie. Aussi, Sonatrach a obtenu des indices sur l'existence d'un important gisement de pétrole, situé dans le méga champ gazier de Hassi R'mel. «Si ces indices sont confirmés, l'Algérie réalisera la plus importante découverte d'hydrocarbures depuis 50 ans», a souligné M. Yousfi selon qui le Groupe pétrolier Sonatrach travaille également sur l'amélioration du taux de récupération du gisement de Hassi Messaoud, le plus grand champs pétrolier du pays avec plus de 400 000 barils produits par jour. Si les responsables du secteur tentent de rassurer en dressant un tableau optimiste quant à l'avenir énergétique du pays, bon nombre d'experts, voire même d'institutions infranationales n'ont cessé de tirer la sonnette d'alarme en invitant l'Algérie à une profonde réflexion. L'ancien ministre de l'Energie, Nordine Aït Laoussine, pense que le fort rythme de production des hydrocarbures enregistré depuis les années 2000 a provoqué un déclin des gisements algériens. L'Algérie, selon Aït Laoussine a déjà consommé les deux tiers de ses réserves pétrolières récupérables et plus de la moitié de ses réserves de gaz naturel. «Un tel degré d'épuisement des ressources qui a conduit à une baisse de la production ces dernières années nous impose la mise en œuvre de mesures radicales, dont l'intensification de l'exploration et la maîtrise de la consommation nationale», préconise-t-il. L'ancien ministre de l'Energie recommande aussi de plafonner la production pétrolière à un niveau qui permet le financement de l'économie. Le Fonds monétaire international (FMI), par le biais de M. Zeine, recommande, quant à lui d'«accroître les investissements en vue de stimuler la production, et adopter des mesures destinées à réduire la consommation intérieure d'hydrocarbures et promouvoir les exportations hors hydrocarbures». Aussi, les autorités algériennes, selon M. Zeine, devraient maîtriser les dépenses courantes. «Le déclin de la production d'hydrocarbures et l'accroissement de la consommation intérieure pèsent lourdement sur les exportations», souligne le représentant du FMI. Il est utile de rappeler, à ce titre, que les exportations algériennes ont baissé de 5,42%, au cours du premier semestre 2013, soit 35,90 milliards de dollars contre 37,96 milliards de dollars en 2012. Une chute induite par le recul de 7,05% des exportations d'hydrocarbures de l'Algérie lesquelles se sont chiffrées à 34,50 milliards de dollars à fin juin 2013, selon le Centre national des statistiques et de l'informatique (Cnis). Les hydrocarbures ont représenté près de 96,09% du volume global des exportations algériennes. B. A.