Le secteur des textiles continue d'enregistrer des contre-performances en dépit du lancement d'une batterie de mesures visant à relancer la filière. Durant les neufs premiers mois 2013, la production industrielle dans le secteur des textiles a, en effet, enregistré une baisse de 1,1%, selon le dernier rapport de l'Office national des statistiques (ONS) sur l'évolution de la production industrielle. Bien qu'elle soit, cette fois-ci, infime, cette baisse remet, encore une fois, sur le devant de la scène la situation de détresse que vit le secteur des textiles en Algérie. La part du textile dans le PIB demeure inférieure à 2%. En 2012, la filière a enregistré une baisse de 12,7% en termes de production contre 13% en 2011. Depuis le début des années 1990, le secteur a vu une vingtaine d'entreprises dissoutes, et une perte d'emplois évaluée à 150 000 dans le privé et 30 000 dans le secteur public. La branche souffrait également d'un déficit bancaire, estimé à 57 milliards de dinars (570 millions d'euros), et avait accumulé des dettes à l'investissement, estimées à 5 milliards de dinars (50 millions d'euros). Les pouvoirs publics ont affiché leur ferme volonté de faire renaître le secteur de ses cendres. Ils ont ainsi lancé une série de mesures à l'effet de renforcer les potentialités de cette branche industrielle. Rappelons à ce titre, qu'en 2011, un plan de sauvetage, doté de 135 milliards de dinars (2 milliards de dollars) a été lancé pour assainir totalement les dettes des entreprises du secteur. Dans le cadre de ce plan, le secteur des textiles a bénéficié d'un assainissement financier estimé à 62 milliards de dinars, permettant la couverture du déficit bancaire et des dettes d'investissement. Outre l'attribution de crédits bancaires bonifiés estimés à 23,5 milliards de DA, des permis de transactions de gré à gré ont été accordés aux entreprises du secteur, en guise de mesure incitative pouvant contribuer à la relance de l'activité du secteur. Par ailleurs, le Conseil des participations de l'Etat avait approuvé la transformation des entreprises publiques économiques de textile en deux grandes entreprises, soit l'entreprise publique économique par actions regroupant 7 entreprises dont le capital est détenu à 60% par l'entreprise des chaussures et d'habillement relevant du ministère de la Défense et à 40% par la Société de gestion des participations des industries de transformation. La deuxième entreprise publique économique par actions comprend 16 autres sociétés relevant de la Société de gestion des participations des industries de transformation dont la production sera consacrée aux besoins de l'entreprise. Aussi, un nouveau programme d'investissement et d'organisation a été mis en œuvre afin de rationaliser et de renforcer davantage les potentialités actuelles des entreprises publiques activant dans ce secteur. Ledit programme vise à augmenter de 10 à 25% les parts du marché. Plusieurs accords de partenariats ont été aussi conclus, en 2013 avec des étrangers pour booster le secteur. Citons, à ce titre, les deux accords signés en avril 2013 par le Groupe public Confection et habillement (CH) et la société turque Ringelsan pour la production d'articles de prêt-à-porter à Béjaïa et de bonneterie à Relizane. La première usine devant être localisée à Béjaïa sur le site de la société algérienne du costume (Alcost) et produira des articles de prêt-à-porter comme les costumes, les vestes et les manteaux. Quant à la seconde usine, devant être implantée à Relizane sur le site de la société de bonneterie d'Oued Mina, elle produira des articles de bonneterie notamment les vêtements de sport, les tee-shirts et les chaussettes. Un autre accord de partenariat portant sur la réalisation d'un complexe intégré dédié aux métiers du textile dans le nouveau parc industriel de Relizane a été signé en mai 2013 entre la Société de gestion des participations de l'Etat SGP-industries manufacturières et le Groupe turc Taypa. L'accord prévoit, entre autres, la réalisation de huit unités industrielles de textile et de confection, un centre d'affaires, une école de formation aux métiers du textile et de la confection et un pôle immobilier résidentiel pour le personnel. Les usines de ce complexe devront produire des tissus, des articles de confection et de bonneterie et toute la gamme des produits de textile. Mais, il semble que toutes les mesures prises par le gouvernement ainsi que les accords de partenariats signés n'ont pas été assez fructueux pour le secteur! B. A.