Ces dernières années, le gouvernement algérien a décidé plus que jamais de soutenir le secteur industriel. La nouvelle stratégie de développement industriel se veut ambitieuse et tend à mobiliser les moyens nécessaires. Il n'en demeure pas moins que des embûches subsistent, dont la plus importante contrainte est le transfert du savoir-faire et la main-d'œuvre qualifiée. Quant au marché, il est porteur à l'échelle locale d'autant plus que des marques internationales sont présentes. En effet, l'Etat algérien a pris la décision de soutenir fortement plusieurs segments de notre industrie, autrement dit les industries dites «lourdes». Et l'une de ces segments est le secteur du textile. Ce dernier en Algérie devrait connaître un nouvel essor avec le programme gouvernemental qui vise à augmenter de 10 à 25% les parts de la production locale sur le marché national. Déjà, en mars 2011, le Conseil des participations de l'Etat (CPE) avait adopté un plan de développement comprenant des mesures d'assainissement et de renforcement des entreprises nationales du secteur du textile. Mohamed Benmeradi, l'ex-ministre en charge de ce secteur, avait souligné que le secteur a bénéficié d'un assainissement financier estimé à 62 milliards de dinars permettant ainsi la couverture du déficit bancaire, estimé à 57 milliards de dinars, ainsi que des dettes d'investissement, estimées à 5 milliards de dinars. Les entreprises du secteur avaient bénéficié de crédits bancaires bonifiés, estimés à 23,5 milliards de dinars, ainsi que de permis de transactions de gré à gré en guise de mesures incitatives pouvant contribuer à la relance de l'activité de ce secteur vital. Le CPE avait également approuvé la transformation des entreprises publiques économiques du textile en deux grandes entreprises, soit une entreprise publique économique par actions, regroupant sept sociétés dont le capital est détenu à 60% par l'entreprise des chaussures et d'habillement, relevant du ministère de la Défense, et à 40% par la Société de gestion des participations des industries de transformation. Cette entreprise produira les tenues des établissements militaires et des autres corps constitués. La seconde entreprise publique économique par actions comprend seize autres sociétés relevant de la société de gestion des participations des industries de transformation, dont la production sera consacrée aux besoins de la société. Les partenariats avec les étrangers pour booster la filière Embarqué à la tête du ministère de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, il y a juste une année, Chérif Rahmani a multiplié les sorties et les déclarations dans ce sens. Pour ce dernier, la relance dudit secteur figure parmi les solutions clés projetées par l'Etat pour développer l'industrie nationale. Car, le secteur représentait, en 2012, moins de 5% du PIB du pays, contre 7,5% en 2000. Avec un budget d'Etat de l'ordre de 2 milliards de dollars consacré à la relance du secteur du textile, les pouvoirs publics entendent mettre fin aux nombreuses entraves qui bloquent son essor et résorber une crise quasi endémique qui perdure depuis les années 1990. Et parmi les pistes choisies par le département de Chérif Rahmani figurent les partenariats avec les étrangers. De ce fait, deux usines devraient être réalisées pour la production de différents articles d'habillement en vertu des deux pactes d'actionnaires signés le mois d'avril dernier, entre le groupe public algérien Confection et Habillement (C&H) et la société turque Ringelsan. Ces deux usines, qui vont créer 3 600 emplois, seront localisées l'une dans la wilaya de Béjaïa, sur le site de l'entreprise Alcost, l'autre dans la wilaya de Relizane, sur le site de la société de bonneterie de Oued Mina. Le département de l'industrie a fait savoir que les deux sociétés mixtes créées seront détenues à hauteur de 70% par le Groupe public algérien relevant de la SGP-Industries manufacturières et à hauteur de 30% par son partenaire turc. «L'industrie est devenue aujourd'hui la cause et l'urgence nationales et il ne peut pas y avoir d'avenir sans une industrie puissante, génératrice d'emplois, de valeur ajoutée et d'innovation pour éradiquer le marché informel et créer de la richesse», n'a cessé d'affirmer le premier responsable du secteur. Et c'est dans ce sens que le gouvernement a décidé de fournir différentes aides, pour un montant de deux milliards de dollars. En contrepartie, les usines de Meskiana, dans l'Est, et Chéraga, à Alger, doivent redémarrer. Rappelons que ce secteur regroupe vingt-trois entreprises relevant du Groupe des industries textiles, qui comprend cinq filières, à savoir les chaussures et habillements, le coton, la laine, la soie et les tissus industriels. Le chiffre d'affaires du secteur, qui emploie 8 141 travailleurs, est estimé à 10 milliards de dinars. S. B.