Hamid Benamra sera le seul représentant du cinéma algérien au 22e Festival du film panafricain, prévu du 6 au 17 février à Los Angeles, dédié à la découverte et à la promotion du cinéma africain, rapporte l'APS. Le réalisateur algérien sera présent à cette manifestation avec son long métrage documentaire Bouts de vies, bouts de rêves, une œuvre engagée qui a été très remarquée lors de sa participation à de grands rendez-vous cinématographiques dans le monde depuis sa sortie en 2012. Durant près de deux heures, le film propose un collage cinématographique d'images et d'interventions de personnalités engagées politiquement, comme le journaliste militant Henri Alleg, le poète palestinien Mahmoud Darwich, le réalisateur palestinien Rashid Masharawi ou la chanteuse sud-africaine Myriam Makéba. Ces bouts d'images prennent la forme d'une œuvre cinématographique en y superposant le travail du graphiste et plasticien Mustapha Boutadjine, qui a réalisé des portraits singuliers de ces personnalités avec des collages de coupures de magazines. Dans l'une de ses interviews, le réalisateur avait confié à propos de son film : «Quand on va chez Mustapha et qu'on est face à des reliefs de ses bouts de magazines, on a le tournis. On est envahi par le désir de voir chaque petit bout. C'est cette émotion qui est le départ de mon film. C'est un peu comme le regard d'un enfant qui s'amuse à s'approcher jusqu'à coller son œil sur la surface de la toile afin d'en saisir des micro-nuances. C'est cette frénésie de couleurs et de formes qui m'a dicté ce rythme accéléré et dense. Ma caméra a épousé l'œuvre. Elle a cherché à danser avec les couleurs [...], les bouts de magazines collés les uns aux autres me renvoient aux bouts d'images filmées depuis 32 ans. Et c'est en ouvrant mes boîtes de chaussures qui contiennent des centaines de bandes d'images que l'idée du puzzle est devenue limpide.» Hamid Benamra précisera que le film a été construit à l'image des Contes des mille et une nuits et contient plus de 1 300 plans. «Je ne voulais pas m'imposer le choix de suivre une ligne conductrice ou d'écrire d'éventuelles situations. J'ai filmé des bouts de ses toiles comme des bouts de sa vie avec la même pudeur et la même sensibilité, tout en respectant son passé et son intimité», ajoutera-t-il. Institué en 1992, le Festival du film panafricain de Los Angeles encourage la promotion du cinéma africain aux Etats-Unis dans le but de faciliter la compréhension des cultures du continent noir en Amérique et encourager la créativité et toute forme d'expression artistique en présentant plus de 150 films par édition. Après sa participation au festival américain, Bouts de vies, bouts de rêves participera également au 2e Festival international Colors of the Nil prévu à Addis Abeba, en Ethiopie, du 24 au 31 mars prochain, où il est aussi le seul film algérien retenu. S. B.