Contrairement à d'autres wilayas de l'intérieur du pays, les établissements scolaires à Alger n'ont pas été considérablement affectés, hier, par le mouvement protestataire lancé par les deux syndicats, Snapest (Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique) et Unpef (Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation). Le premier pour une durée de deux jours, hier et aujourd'hui, sans exclure une éventuelle reprise du mouvement pour plus de jours de contestation. Le second pour une semaine reconductible. Selon le porte-parole du Snapest, Meziane Meriane, le taux national de suivi, hier avant midi, était de 63,64%. Des taux différents étaient donnés selon les wilayas et dépassaient les 60%. Dans d'autres wilayas, a indiqué le porte-parole du Snapest, ils variaient entre 20% et 50%. Aucun chiffre pour Alger. C'est que dans cette wilaya, l'adhésion à l'appel du Snapest, de même que l'Unpef, était trop timide. Aucun signe de mouvement de grève dans les deux communes de Sidi M'hamed et Belouizdad. Suivi mitigé à Bouzaréah, Dar El Beïda et Rouiba. Un taux relativement important dans les deux communes de Cheraga et Baba Hassen. D'ores et déjà, les parents d'élèves et les citoyens, de façon générale, expriment une certaine aversion à ces mouvements de contestation à répétition. Pour eux, les organisations syndicales en font trop et ces grèves ne sont pas du tout les bienvenues dans le contexte actuel. Ahmed Khaled, représentant de quelques associations de parents d'élèves à Alger, affirme déplorer cette situation et dénonce le recours systématique des syndicats à ce genre d'actions. Selon ses dires, les parents d'élèves sont d'autant plus indignés qu'un retard considérable est accusé suite à la grève de deux semaines observée, au début de cette année scolaire (2013-2014), par les enseignants du Cnapest (Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique). S'ajoute à cela, le fait que le deuxième semestre est très court par rapport au premier et que les compositions sont prévues dans 20 jours. Sans compter les effets des intempéries, celles passées et celles à venir. Et, en raison de la présidentielle du 17 avril prochain, les examens de fin d'année ont été avancés d'un nombre de jours qui n'est pas à sous-estimer. «Ce ne sera pas possible aux enfants de rattraper tout le retard», insiste Ahmed Khaled. Côté officiel, aucun communiqué n'est parvenu du ministre de tutelle pour «démentir» les chiffres avancés par le Snapest ou inviter les syndicats à une nouvelle rencontre ou un débat, de façon à les amener à renoncer à leur démarche. Aucune réaction, non plus, envers les parents d'élèves qui, comme toujours, sont plus angoissés que leurs enfants par rapport aux examens de fin d'année. Il est fort probable que les enfants ne vont pas se taire et, une fois de plus, cette année, ils risquent de sortir dans la rue pour réclamer ce qu'ils appellent «le seuil», prétextant les nombreux cours ratés à cause des grèves. L'action protestataire se poursuit encore aujourd'hui pour le Snapest et toute la semaine pour l'Unpef. Une semaine reconductible comme annoncé précédemment. K. M.