En dépit des menaces du ministère de l'Enseignement supérieur, les professeurs, les docents et les maîtres assistants ont débrayé hier, à l'occasion de la reprise des cours, après les vacances d'hiver. Ils ont répondu favorablement et massivement à l'appel d'une grève illimitée lancé, la veille, par leurs syndicats respectifs. « Tous les examens prévus pour aujourd'hui au niveau de la faculté de médecine d'Alger ont été annulés. La grève a été suivie à 100% », affirme Nasser Djidjelli, secrétaire général du Syndicat national des professeurs et docents en sciences médicales (SNPDSM). Plus de cours et plus d'examens. Les étudiants de la faculté de médecine d'Alger ont été obligés de prolonger leur congé. « Il n'y a pas de cours », nous déclare un étudiant rencontré hier. En effet, seuls quelques étudiants, avons-nous constaté sur place, ont suivi les cours hier matin. Il en était de même au niveau de l'hôpital Mustapha Bacha où les étudiants de dermatologie ont été invités à rentrer chez eux. La reprise des cours est donc perturbée en ce premier jour d'une grève illimité initiée par deux syndicats, en l'occurrence le SNPDSM et le Syndicat national des maîtres assistants (SNMASM). Une grève qui risque de durer encore puisqu'aucune réaction du ministère de l'Enseignement supérieur n'a été enregistrée. « Nous n'avons eu aucune réponse de la tutelle. C'est le silence radio », explique encore N. Djidjelli. Selon lui, le mouvement de débrayage a été également suivi dans les wilayas de l'intérieur du pays. « Selon des informations que nous avons eues auprès de nos syndicalistes de l'intérieur du pays, la grève a été largement suivie », ajoute-t-il. En outre, les cinq syndicats de la santé comptent aller vers une autre grève d'une semaine qui concernera tout le secteur. Une action qui interviendra, indique notre interlocuteur, durant la troisième semaine du mois de janvier. « Nous allons organiser une action plus musclée que celle de décembre dernier. La date de cette grève sera arrêtée lundi ou mardi. Elle sera programmée pour la deuxième semaine du mois de janvier en cours », annonce-t-il. La grève, rappelle-t-il, est le dernier recours des syndicats, d'autant que les autorités « ne se soucient pas des revendications légitimes des travailleurs et des fonctionnaires ». Des revendications axées en particulier sur l'ouverture des négociations sur le régime indemnitaire. Les syndicalistes du secteur de la santé demandent, à l'instar de leurs collègues des syndicats autonomes de la Fonction publique, la reconnaissance des organisations syndicales autonomes en tant que partenaire social à part entière. Ils exigent aussi la révision de la grille des salaires et du point indiciaire. Les syndicats du secteur de la santé se montrent déterminés à aller jusqu'au bout de leur action. Ni le recours par les autorités à la justice pour mettre un terme aux mouvements de grève ni les ponctions sur salaires et autres intimidations ne sont, semble-t-il, en mesure de les contraindre à surseoir à leurs actions de protestation. « La seule manière de régler le problème est de satisfaire nos revendications. Les pouvoirs publics doivent comprendre qu'il faut traiter les raisons qui conduisent les fonctionnaires à faire grève », souligne-t-il.