A. Lemili De mémoire de journaliste, rarement autour du cancer, informations, communications scientifiques, débats éclectiques et confrontations frontales entre gestionnaires et primo-acteurs présents sur le terrain en l'occurrence ceux appartenant au corps médical lesquels semblent être les seuls à vivre le drame qui frappe des milliers de malades relevant de la wilaya, voire de l'est du pays n'aura été prenant parce que pour une fois disséqué sans que la triste réalité ne soit fardée. Tous ceux qui, après l'intervention du Pr P. Colonna, ont défilé au pupitre de l'un des salons de l'hôtel Hocine de la nouvelle ville Ali-Mendjeli ont dit les mots et débité les chiffres et statistiques qui font froid dans le dos d'autant plus qu'ils ont pour objet de détailler l'état des lieux du cancer à Constantine et mieux ou pis encore, c'est selon, ce qu'il en sera à l'orée de l'année 2018. Pour expliquer ces prévisions, l'association Waha, organisatrice de la rencontre commémorant la Journée mondiale de lutte contre le cancer, s'est basée sur les résultats du recensement général de l'ONS pour l'estimation des tailles de la population de Constantine sur la tranche de temps 2011/2018, mais également sur «...le registre du cancer de la wilaya de Sétif avec l'hypothèse que les logiques de survenue du cancer en Algérie, a fortiori dans la wilaya de Constantine, sont relativement les mêmes que celles de Sétif. Additivement à ces paramètres, il a été également fait usage des statistiques concernant l'Algérie publiées sur le cancer pour l'année 2012 par l'Iarc organisme de l'OMS». Ainsi en 2014, la taille de la population locale est de 1 041 562 habitants dont 551 531 de sexe féminin, toujours selon l'ONS. Les cancers les plus fréquents retrouvés sont pour les femmes de 38% (cancer du sein) 7,9 (colo-rectum) et 6% (col utérin). Pour les hommes, cela coule de source en raison du tabagisme la pathologie est ventilée de la manière suivante : 13,4% (poumon), 10,3 (colo-rectum), et 8,5 (vessie). Pour le cancer du sein il survient dès l'âge de 10 ans et occupe pour la tranche d'âge 15-29 la deuxième place (18%), la première place étant celle des 30-74 ans avec une prédominance entre 30-44 ans soit 47% du total des cancers dans cette tranche d'âge. Autrement dit 1 femme sur 2. Chez l'homme la fréquence va aux lymphomes et les leucémies. Au-delà de 45 ans, c'est le cancer du poumon qui détient la première place. Comparativement aux pays développés, les chances à cinq ans de survie sont minimes pour les femmes atteintes du cancer du sein (39%), colo-rectum (23%). Chez les hommes la survie est de 24% (colo-rectum), 22% (prostate). A titre indicatif, la guérison pour les chances de guérison pour les uns et les autres est de 90% en...France. (Cqfd) Il y a lieu de souligner que si nos concitoyens ont adopté avec une rapidité sidérale le mode de vie typique des populations des pays industrialisés avec ce que cela laisse supposer en impact et conséquences sur la santé, ils ne disposent pas malheureusement des moyens et équipements éradicateurs à même de faire face à tous types de pathologie et plus particulièrement le cancer. A contrario, le potentiel humain et le génie national en la matière est bien là effectif comme en ont apportée la preuve chacun dans son domaine les différents intervenants. Le Pr Aberkane, lequel faut-il le rappeler est le président de l'association Waha, avait, comme mis un point d'orgueil et il ne sera pas le seul d'ailleurs à le souligner, que c'est le manque manifeste d'une volonté politique qui confine la prise en charge du cancer dans l'état où il est, et est même menacé de rejoindre les fonds abyssaux s'il n'y a pas de sursaut et/ou de mesures salvatrices énergiques, mais surtout effectives. Paraphrasant, la Pr Djemaâ, médecin-chef responsable du service de radiothérapie du CHU laquelle s'est passionnément appesantie sur la déshérence du service tout au long de ces dernières années, tiendra à saluer l'initiative venu d'un investisseur privé lui-même médecin ayant consisté en l'ouverture très récente à Constantine d'un centre de radiothérapie. Le Dr Bouzidi en l'occurrence fera également une intervention remarquée tant par sa clarté, sa logique que par une lucidité, mais également de l'agressivité constructive qui a eu pour effet de démontrer à juste titre cette absence de volonté politique que tout le monde a dénoncé. Il n'y a pas effectivement de raison que ce que le secteur privé peut, malgré toutes les pesanteurs administratives auxquelles il fait face pour aboutissement de tout projet, au moment où celui public plus que ne bouge pas...recule. La progression rampante du cancer est à mettre sans conteste sur le compte des atermoiements des pouvoirs publics. Comme souligné par l'ensemble des spécialistes, le cancer, en raison de l'immobilisme général ambiant, n'est diagnostiqué qu'à des stades avancés de la pathologie si ce n'est en phase terminale pour bien des cas. A titre indicatif, sur 12 000 demandes de séances de radiothérapie pour l'année 2013 seules 1 050 ont été honorées. A. L.