Le cancer n'est pas une fatalité ou une antichambre de la mort, mais une maladie que l'on peut aujourd'hui traiter, voire guérir si elle est dépistée à temps, a estimé dimanche un praticien lors d'une conférence de presse organisée à Constantine. Le Pr. Abdelhamid Aberkane, médecin chef du service réanimation du Centre hospitalo-universitaire (CHU), a souligné "l'importance vitale de changer cette image que tout un chacun se fait de cette maladie, afin que le patient qui en est atteint puisse reprendre espoir et croire à sa guérison (...) ce qui est possible si le diagnostic est précoce". Beaucoup de cas de guérison sont là pour démontrer que le cancer est, à l'image d'autres pathologies chroniques comme l'insuffisance rénale, les affections urologiques, respiratoires ou cardiovasculaires, un mal que l'on peut aujourd'hui prendre en charge, a expliqué le Pr. Aberkane aux journalistes, en prévision de la célébration, mardi prochain, de la Journée mondiale de lutte contre le cancer. Le conférencier, qui s'exprimait en tant que président de l'association Waha d'aide aux malades du cancer, a relevé l'importance de "la décentralisation et de la délégation des prérogatives pour responsabiliser tous les professionnels de la santé". Il a également souligné la nécessité "d'ouvrir les portes de l'initiative au 'formidable potentiel' des jeunes médecins fraîchement promus en les associant dans le processus de l'effort national de développement et de promotion de la santé en Algérie". Le cancer constitue encore aujourd'hui la première cause de mortalité dans le monde, bien avant les guerres et autres catastrophes naturelles. Il fait beaucoup moins parler de lui, mais il tue. Pourtant, il se soigne, d'où "le caractère primordial d'une prise de conscience quant à l'utilité d'un dépistage précoce permettant d'arriver à une guérison", a-t-il encore affirmé. Selon l'ébauche d'une première étude sur l'état des lieux du cancer à Constantine, présentée par l'association Waha, 3.260 personnes, soit 1.100 hommes et 2.150 femmes vivent en 2014 avec un cancer diagnostiqué depuis cinq ans. A la lumière de cette étude basée notamment sur un recensement effectué par l'Office national des statistiques, le registre du cancer de la wilaya de Sétif et les données sur le cancer publiées pour l'année 2012 par l'Agence internationale de recherche sur le cancer (IARC) de Lyon (France), il est vivement recommandé d'accorder une attention particulière aux sept (7) cancers les plus fréquents, dans la perspective d'améliorer leur pronostic d'incidence. Il s'agit des cancers du poumon, du col de l'utérus, du sein, de la prostate, de la vessie, de la thyroïde et du colo-rectum.