Israël occupe un territoire, massacre ses populations sans vergogne et cela semble aussi normal que légitime pour les dirigeants européens et nord-américains. La même Europe colonialiste, au sein de l'ONU, a spolié le territoire d'un peuple pour y créer un Etat fantoche en 1948, avant que ce même Etat, soutenu par le même Occident, n'annexe des territoires reconnus par la communauté internationale et les résolutions du Conseil de sécurité comme étant palestiniens. Israël a occupé le Golan, le Sinaï, le Liban-Sud pendant de longues années sans que cela émeuve les grandes démocraties, les chantres des droits de l'Homme et des droits des peuples. En fait, le phénomène Israël est assez révélateur de l'ordre mondial dominant qui fait des valeurs humaines et des principes démocratiques un simple cheval de Troie visant à modeler et à configurer les pays, leur organisation politique et leurs choix économiques en fonction des intérêts géostratégiques des grandes puissances afin qu'elles demeurent éternellement hégémoniques. Israël est un instrument stratégique pour cet objectif stratégique dans une région réfractaire aux pseudo idéaux de l'Occident. Pourtant, c'est le même Occident qui a instrumentalisé, encouragé et renforcé l'islamisme radical pour faire barrage au communisme dans sa guerre froide contre le bloc de l'Est. Lorsque le mur de Berlin s'est effondré, le monstre a échappé à ses géniteurs et a commencé à chambouler tous leurs calculs pour devenir le prétexte de l'invasion de l'Irak et de l'Afghanistan, le prétexte à l'agression israélienne contre le Liban en 2006, le prétexte à la division des rangs palestiniens et l'attaque barbare contre Ghaza aujourd'hui. L'hydre islamiste a même menacé la stabilité de pays comme l'Algérie, avec la bénédiction de certaines puissances mondiales et régionales qui dénoncent aujourd'hui la menace islamiste sur leur propre sécurité, leur stabilité et leur confort. Cependant, Hamas, si islamiste soit-il, se présente aujourd'hui comme le porte-flambeau de la résistance d'un peuple contre une occupation, contre un embargo qui tue autant que l'agression en cours. Les revendications de Hamas aujourd'hui, telles que formulées par son chef Khaled Machaal, c'est l'évacuation de Ghaza, la levée du blocus, l'ouverture de tous les passages, l'indépendance de la Palestine et l'établissement de son Etat sur les territoires occupés en juin 1967 avec El Qods comme capitale. En quoi cette revendication, reconnue par la communauté internationale, diffère de celles formulées par Arafat, Abbas, le Fatah et l'OLP ? Est-ce uniquement parce que celui qui la formule aujourd'hui avec force est islamiste ? Au-delà de l'idéologie de Hamas, Israël n'admet aucune résistance, encore moins une force qui tient tête à ses mensonges, à ses reniements et à ses manœuvres qui empêchent toute avancée dans les négociations pour une paix juste et globale. Israël ne veut pas la paix, ne veut pas d'un Etat palestinien viable, ne veut pas cohabiter avec les peuples de la région moyen-orientale, ni une prospérité commune, puisque Israël est l'instrument de la domination américaine et de sa mainmise sur les richesses de la région. A. G.