Cette initiative, comme l'on qualifiée les représentants des syndicats présents, a pour but de communiquer les revendications exprimées par ces derniers, mais surtout d'informer de la grève qui devra coïncider avec la tenue de la tripartite le 23 du mois en cours. Plusieurs syndicats ont donc pris part à cette conférence tels le Conseil des lycées algériens (CLA), le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), le Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement primaire (Snapep) récemment agréé, ainsi que le Syndicat national des corps communs et des ouvriers professionnels de l'éducation nationale (Snccopen). Les représentants des syndicats ont affirmé que cette conférence est liée à la tenue de la prochaine tripartite qui se tiendra le 23 du mois en cours. «Cette conférence intervient quelques jours avant la tenue de la tripartite. Nous avons décidé de mener un mouvement le jour de la tenue de cette dernière pour mettre la pression sur les responsables et obtenir satisfaction pour nos revendications. Nous irons au-delà de la date du 23 février, notre combat continuera», dira le secrétaire général du CLA, M. Achour Idir. Le même syndicaliste va encore plus loin en affirmant que «la tripartite n'a jamais répondu aux attentes des travailleurs algériens», d'autant plus que «cette dernière exclut les véritables représentants des travailleurs», ajoute-t-il. Plusieurs représentants syndicalistes qui ont pris la parole ont qualifié la tripartite de «monôme», elle exclut selon eux plusieurs corps syndicaux et marginalise les véritables représentants des travailleurs. Ils dénoncent aussi «le mutisme des autorités à l'égard des syndicats». Pour obtenir gain de cause quant à leurs revendications, les syndicalistes ont affirmé qu'ils ont opté pour une grève le jour de la tenue de la tripartite afin de «mettre la pression sur les autorités et que cette tripartite» aboutisse «à quelque chose». Les revendications de ces syndicats portent notamment sur le changement de la valeur du point indiciaire, l'abrogation de l'article 87 bis, l'augmentation du pouvoir d'achat et la révision du statut général de la Fonction publique. Il s'agit, entre autres, de donner plus de libertés et d'espaces d'action pour les syndicats qui se disent «marginalisés lorsqu'il s'agit des questions fondamentales traitées par le gouvernement» et qui affirment ne participer «que lorsqu'il s'agit de questions marginales». Il est question aussi selon les syndicalistes de revoir la politique de l'emploi en Algérie et lutter contre la précarisation du travail. Les syndicalistes ont aussi déploré le manque de coordination entre les différents corps syndicaux et appellent à l'unité de tout le corps syndical pour obtenir satisfaction aux revendications qui ont trait, il faut le signaler, à plusieurs problèmes liés au secteur de la Fonction publique. Le secrétaire général du CLA, M. Idir, a expliqué qu'il existe des problèmes sur quatre niveaux dans la Fonction publique : problèmes de corporation, problèmes sectoriels, problèmes des fonctionnaires, et problèmes du commun des travailleurs algériens. D'autre part, en ce qui concerne la grève qui dure depuis 3 semaines dans le secteur de l'éducation, les syndicalistes présents ont dénoncé «les méthodes répressives entreprises par la tutelle envers les grévistes et la mauvaise gestion des mouvements de grève en Algérie». Les syndicalistes plaident aussi pour un travail inter-syndicalistes et un travail syndical pour toute la Fonction publique. Ils affirment vouloir mettre en place un corps syndical fort et durable. A. K.