Les rendez-vous de la tripartite de l'année en cours se résument en une simple opportunité pour lancer des actions de protestation par des syndicats autonomes qui réclament toujours leur droit d'y siéger. "Pour que nos revendications soient prises en considération et pour faire valoir nos droits, le CLA appelle tous les travailleurs à observer une journée de protestation, le jour même de la tenue de la tripartite, ainsi que des rassemblements dans les différentes wilayas du pays." Le Conseil des lycées d'Algérie, connu pour sa position très critique par rapport à la tripartite qu'il a toujours considérée comme "un non-événement" car sans grand impact pour le simple travailleur, lance un appel "à l'ensemble des syndicats autonomes" pour se joindre à cette action. La décision de marquer la prochaine tripartite par une large action de contestation sociale a été prise à l'issue de la réunion du bureau national du CLA autour de ce rendez-vous, explique un communiqué signé par le porte-parole. Et de justifier cette nouvelle montée au créneau par "l'exclusion, une fois encore, de l'ensemble des syndicats autonomes de la tripartite, pour les empêcher de défendre les droits des travailleurs de la Fonction publique". Pour le syndicat du défunt Redouane Osmane, le fait de faire de l'abrogation de l'article 87 bis un des principaux points de la tripartite n'est pas fortuit. "C'est uniquement pour détourner l'attention des dossiers importants, tels que la réforme de la retraite et le droit syndical (vente concomitante)". Pis, le CLA prédit déjà que les résultats de la rencontre "unipartite" ne seront pas en faveur des travailleurs, "au contraire, ils remettront en cause des droits déjà acquis". Toujours est-il que cette position hostile n'empêche pas le CLA de faire une série de revendications sociales à même d'améliorer le pouvoir d'achat des travailleurs. Le syndicat des enseignants de lycée réitère sa demande d'augmentation du SNMG à 45 000 DA avec valorisation du point indiciaire et l'adoption d'une politique salariale flexible adaptée aux prix pratiqués sur le marché en vue de garantir le pouvoir d'achat des travailleurs. Pour ce qui est de l'article 87 bis, le CLA propose sa révision ou l'élaboration d'une nouvelle loi relative au SNMG. Autres revendications : la révision du statut général de la Fonction publique, une retraite à 100% avec réduction du nombre d'années exigées, respect des libertés syndicales et du droit à la grève, encourager l'investissement public et productif et l'amélioration du service public. À rappeler que ce n'est pas la première fois que des syndicats de l'éducation se démarquent de ce rendez-vous traditionnel. Au mois de février dernier, un autre syndicat de l'éducation nationale, en l'occurrence celui des corps communs SNCCOPEN, avait lancé un appel pour "une journée de deuil national" le jour de la tripartite. Malika Ben Nom Adresse email