Le nombre actuel des villes nouvelles est insuffisant pour résoudre la problématique de l'aménagement du territoire en Algérie, a regretté le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune dans son intervention lors de la clôture de la rencontre sur les villes nouvelles organisée jeudi dernier à Alger. Il a annoncé dans ce sens la création d'autres villes nouvelles après la révision du schéma national de l'aménagement du territoire (Snat) soulignant la nécessité de s'orienter vers le Sud pour un meilleur équilibre territorial. Une rencontre d'experts pour revoir et enrichir ce schéma a été également annoncée par le ministre pour qui «il est temps de créer d'autre villes nouvelles car toutes les conditions nécessaires pour un aménagement équilibré du territoire sont présentes». Pour le ministre, ces entités urbaines permettront de freiner et rééquilibrer la littoralisation, redéployer les populations et les surcharges du littoral vers les Hauts-Plateaux et les régions du Sud, desserrer la pression autour des grandes villes du Nord, développer et renforcer l'attractivité et la compétitivité des territoires. Tebboune juge que les grandes réserves en eau, l'important potentiel en énergie et le réseau des transports qui couvre toutes les régions du pays, sont des éléments clé pour la création de nouveaux pôles urbains dans des zones «éloignées et non valorisées» à l'heure actuelle, mais qui seront à l'avenir un exemple à suivre pour les autres villes en matière d'urbanisme. À rappeler que l'Algérie a prévu la création de cinq villes nouvelles à Sidi Abdellah (Alger), Bouinan (Blida) , Boughezoul (Médéa), Hassi Messaoud (Ouargla) et El Ménéa (Ghardaïa). Ces villes ont été créées officiellement entre 2004 et 2008, mais les travaux de réalisation peinent à prendre de la vitesse. C'est pourquoi de nombreux experts participants à la rencontre sur les villes nouvelles ont appelé à impulser la participation citoyenne dès la conception de ces villes et à promouvoir un partenariat public-privé pour l'accélération de leur rythme de réalisation. Ils ont estimé nécessaire «la concrétisation de la volonté politique de création des villes nouvelles à travers un cadre organisationnel, financier et managérial adapté au contexte national et à l'exigence de la maîtrise de l'expansion urbaine». Les experts ont recommandé pour atteindre ces objectifs, la promotion et l'organisation d'un partenariat interinstitutionnel (ministères, collectivités locales, organismes financiers, d'études et de recherche, etc.) et un partenariat public-privé. Le gouvernement doit également mettre en place un dispositif fiscal et parafiscal pour l'attractivité des territoires des villes nouvelles, notamment celles des Hauts-Plateaux et du Sud, estiment-t-ils. Parmi aussi les recommandations de la rencontre, la révision du mode d'évaluation du foncier et l'adapter aux réalités socio-économiques du site afin de faire adhérer les habitants au projet de la réalisation de la ville nouvelle ainsi que l'«impératif» de développer une architecture «de qualité» et des formes urbaines adaptées au contexte local. Les experts ont également préconisé d'accélérer la mise en place de l'observatoire national de la ville et le développement de l'information statistique sur le système urbain, l'urbanisation et les migrations. S. B./APS