Comme attendu, les déclarations occidentales proposant d'assister l'Ukraine dans «sa transition démocratique» se multiplient. Hier c'était au tour de l'Alliance atlantique d'afficher cette bonne volonté. L'Otan est prête à continuer à aider l'Ukraine, avec qui elle entretient des liens étroits, à poursuivre ses réformes démocratiques, a déclaré hier, le secrétaire général de l'Alliance atlantique, Anders Fogh Rasmussen. «L'Ukraine est un allié proche et de longue date de l'Otan. Et l'Otan est un ami sincère de l'Ukraine», a déclaré M. Rasmussen en arrivant à une réunion à Bruxelles des ministres de la Défense des 28 Etats membres de l'Alliance. «Nous sommes prêts à continuer à soutenir l'Ukraine dans ses réformes démocratiques», a-t-il ajouté, en précisant que la situation en Ukraine, ancien membre de l'ex-URSS, sera discutée au cours de la réunion ministérielle de deux jours au siège de l'Alliance. Interrogé par des journalistes, qui lui ont demandé s'il avait eu des contacts avec des responsables russes depuis la destitution du président pro-russe Viktor Ianoukovitch, M. Rasmussen n'a pas directement répondu. «Laissez-moi souligner qu'il revient au peuple ukrainien de déterminer ce que devrait être l'avenir de leur pays», a-t-il déclaré. «Nous considérons comme acquis que tous les pays respectent la souveraineté, l'indépendance et l'intégrité territoriale de l'Ukraine. C'est un message que nous avons également transmis à toutes les parties qui pourraient être concernées», a-t-il ajouté, sans nommer la Russie. Moscou dispose d'une base navale importante en Crimée, une péninsule russophone du Sud de l'Ukraine qui est donc considérée comme stratégique par la Russie. L'Otan a mis sur pied en 1997 une commission commune avec l'Ukraine et reconnu, un an plus tard, que Kiev pouvait être considéré comme un candidat à l'adhésion à l'Alliance, même si une telle perspective reste lointaine. Une réunion de la commission Otan-Ukraine a été ajoutée en dernière minute au programme de la réunion ministérielle de Bruxelles. Elle aura lieu jeudi matin. Alors que commençait la réunion de l'Otan, le président russe Vladimir Poutine a ordonné, mercredi (hier), une inspection surprise des troupes des districts militaires de l'Ouest et du Centre, non loin de l'Ukraine, pour vérifier leur aptitude au combat, a annoncé le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou. La ministre allemande de la Défense, Ursula von der Leyen, a souligné l'importance de maintenir les contacts avec la Russie pour parvenir à une stabilisation de la situation en Ukraine. «Une chose est claire: ce n'est pas seulement dans l'intérêt de l'Allemagne, mais aussi dans celui de l'Otan et de la Russie, que l'Ukraine trouve sa voie vers la stabilité», a dit la ministre à son arrivée à Bruxelles. «Le pays ne doit pas s'effondrer. La Russie doit être impliquée, il n'y aura pas de solution sans la Russie», a ajouté Mme von der Leyen. Son homologue britannique, Philip Hammond, a tenu le même langage d'ouverture face à Moscou. Interrogé sur l'ordre d'inspection des troupes russes donné par Vladimir Poutine, il a juste indiqué qu'il en «prenait note», sans plus de commentaire. R. I.