Le président russe, Dimitri Medvedev, a accusé l'Otan d'avoir provoqué le conflit en Géorgie et l'Occident de vouloir cantonner la Russie derrière un nouveau rideau de fer. “Nous sommes de facto rejetés sur une voie qui n'est pas fondée sur un partenariat civilisé et à part entière avec les autres pays, mais sur un développement autonome, derrière des murs épais, derrière un rideau de fer”, a déclaré le chef du Kremlin, affirmant que pour la Russie, ce n'est pas sa voie et qu'il n'est pas dans l'esprit des russes “de retourner dans le passé”. “Le rôle de l'Alliance atlantique dans le conflit géorgien a montré que l'organisation était incapable de garantir la sécurité en Europe”, a ajouté Medvedev en appelant à la création d'un nouveau mécanisme de sécurité. Les propos de Medvedev, qui faisaient écho à ceux tenus quelques heures plus tôt par son prédécesseur, l'actuel Premier ministre Vladimir Poutine, qui a vivement critiqué le rapprochement entre la Géorgie, ex-république soviétique, et l'Alliance atlantique, à laquelle Tbilissi souhaite adhérer. L'Otan avait entrouvert la porte à une adhésion à terme de la Géorgie et de l'Ukraine lors du sommet de Bucarest en avril dernier. Lors de la réunion de l'Otan à Londres, Scheffer, le patron de l'Alliance atlantique, a récusé les accusations du Kremlin tout en rappelant la pleine solidarité à l'égard du gouvernement de Géorgie. Moscou tente de rassurer les hommes d'affaires étrangers. Une fuite massive de capitaux et des problèmes de liquidités sur fond de crise financière internationale ont fait perdre aux marchés boursiers russes la moitié de leur valeur depuis mai dernier. En outre, ces investisseurs étrangers craignent un retournement au Kremlin où certains observateurs pensent que la Russie pourrait se tourner vers une économie de style étatique. Fin de la semaine dernière, la secrétaire d'Etat de Bush a dépeint la Russie comme “un pays à l'autoritarisme et à l'agressivité croisantes” pour exhorter l'Occident à résister aux “brutalités” de Moscou. Et au secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, de surenchérir en estimant que les récentes actions de la Russie allaient avoir un coup à long terme beaucoup plus important que ce que Moscou ne semble imaginer ! Pour étayer son propos, le responsable américain a rappelé que l'UE et Washington auront leur mot à dire quant à l'entrée ou non de la Russie à l'OMC, mais aussi au sein de l'OSCE. D. B.