Si la psychopédagogie est, comme l'indiquent les explications scientifiques, «l'étude scientifique des méthodes utilisées dans l'éducation et l'apprentissage en général» et que «outre les comportements des enseignants et des élèves, les psychopédagogues étudient des populations particulières, comme celle des immigrants et celle des enfants en difficulté scolaire», alors autant dire que l'échec général que vit tout le système éducatif algérien s'explique. S'il y a une déperdition scolaire, des échecs successifs et aucun enseignement tiré de toute cette tragicomédie nationale, alors autant dire qu'il n'existe pas de psychopédagogue en Algérie et si tant est qu'ils en existent qui se sont évertués à faire des études en ce sens, encore une fois, alors autant qu'ils revoient leur copie. Si la psychopédagogie dans les manuels ne s'en tient théoriquement qu'à l'aspect éducatif, il faudrait également rappeler qu'elle devrait énormément servir et soutenir, et ce serait sans doute le meilleur usage qui en serait fait, d'autres enfants en difficulté. Ceux qui dans les hôpitaux font face à de graves pathologies alors qu'en face il n'y a aucune humanité, voire humanisme qui répond à leur détresse. Les grandes structures sanitaires comme les CHU disposent en général de psychologues, mais rarement de psychopédagogues à même justement de veiller à l'amortissement de tout type de décalage psychologique chez l'enfant hospitalisé. Bien entendu, certaines associations, dont les membres parce qu'ulcérés dans leur propre chair, essayent tant bien que mal de faire l'appoint, mais est-ce suffisant dans une société locale en pleine déliquescence à mesure que passent les ans. Encore que la psychopédagogie ne s'arrête pas à ces deux exemples. Le problème de communication avec les adultes n'est-il pas le talon d'Achille d'une société algérienne où le tutorat, sinon le confinement à l'infantilisme des autres demeure l'arme absolue au même titre que le patriarcat, le matriarcat ? Et tant qu'une société ne s'affranchit pas de ses tares, il est peu évident que tous les ressorts qui la régissent de la naissance à l'extinction de ses individus, sa solidité ne peut pas non plus être. Aujourd'hui, seule l'école de la rue comprend ceux qui la peuplent.