De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi La révolution Internet est pour beaucoup dans le ralentissement des efforts de socialisation de la culture, notamment en milieu scolaire. Une situation pour le moins générée par les programmes pharaoniques auxquels sont soumis les potaches. Si bien qu'ils se délestent d'un chapitre ô combien sensible et porteur de fondement pour la stimulation de l'éveil, l'initiation aux arts. Pour pallier ce déficit, il est des associations de parents d'élèves qui tentent, un tant soit peu, de combler ce désert culturel en proposant parfois dans la mesure du possible des sorties soit aux musées soit aux sites historiques, notamment à Tidis pour initier les scolarisés aux rudiments culturels. Malheureusement, ces initiatives ne suffisent pas, voire restent dans l'expectative à d'autres volontés pour maintenir le cap sans interruption sur l'acculturation. Sur un autre chapitre, il incombe aux responsables locaux extra muros chargés de ce volet de sortir de leur coquille communale pour exposer des propositions concrètes. Ce qui n'est malheureusement pas le cas à Constantine. Comment peut-on apporter un changement avec un comité culturel qui reste aux aguets des décisions de l'exécutif ? Devant cet état de fait, il a été procédé dernièrement à la mise en place d'un office dit culturel qui sera chargé de faire sortir de leur léthargie les arts au grand dam de ses initiés, tous âges confondus. Une entreprise communale au statut administratif devrait gérer toutes les structures municipales et viendra suppléer l'actuelle direction des affaires culturelles. Cependant, aux dernières nouvelles, l'office demeure en stand-by en dépit d'une délibération de cette option lors de la dernière session de l'assemblée. En d'autres termes, l'office est bloqué alors qu'il était question de l'installer au printemps. Il paraîtrait que des dissidences interviennent, bloquant de ce fait la mise en branle de ce nouvel organisme qui œuvrerait indépendamment de la direction de la culture. L'hésitation sur le choix du directeur semble freiner le démarrage de cette nouvelle organisation appelée à gérer le secteur culturel communal. En matière d'ateliers de formation, la cité manque de spécialités et de diversités si ce n'est l'activité du conservatoire Bentobbal et le centre Rachid Ksentini de Daksi qui couvre quelques disciplines comme l'audiovisuel, l'informatique et une salle de lecture. La conception des ateliers de formation artistique de haut niveau fait défaut à Constantine. Une mauvaise habitude dure à surmonter sans changement apporté à la base avec un renouveau. La direction de la culture joue pour sa part un grand rôle pour participer à ce renouveau afin de mettre un terme à ce bricolage qui sanctionne des artistes, des créateurs,… des adeptes purs et simples de la culture multidimensionnelle. Malheureusement, les deux palais de la culture restent ouverts aux expositions souvent sans thématique, mais purement commerciales. Elles s'illustrent en protocolaire, ce qui n'est pas le propre d'une culture limpide et sans calcul. Constantine devra attendre la concrétisation du fameux projet de construction d'opéra annoncé à moult reprises par la direction de la culture et confirmé publiquement par le wali à l'ouverture de Dimajazz. Un espace qui engloberait toutes les formations artistiques. Jusque-là, il importe de faire durer… la léthargie.