Le partenaire social (syndicat et comité de participation) a suspendu hier toute relation de travail avec la direction des ressources humaines (DRH) au niveau du complexe sidérurgique d'El Hadjar. Une décision consignée dans un PV et signée par les 17 membres des 2 instances, pour dénoncer les comportements de cette direction dont les décisions unilatérales pourraient donner lieu à des troubles dans les milieux ouvriers de l'usine. Dans une correspondance adressée au directeur du complexe sidérurgique ArcelorMittal-Algérie , le secrétaire général du syndicat M. Daoud Kechichi rappelle que la DRH n'a pas respecté les termes du pacte social et de la convention collective signée par les 2 parties et reproche à cette dernière des dépassements qualifiés d'abusifs. «A cet effet, nous, partenaire social, décidons de rompre la relation de travail avec la DRH jusqu'à ce qu'une décision soit prise par la direction à l'encontre de cette dernière (...) nous déclinons toute responsabilité quant à ce qui pourrait se produire suite aux dépassements constatés», est-il notamment souligné dans ladite correspondance. Les griefs retenus contre la DRH par le partenaire social ont été énumérés, et se résument par, entre autres, la surexploitation qualifiée d'inhumaine des travailleurs qui sont obligés d'assurer des heures supplémentaires, l'absence d'organigramme depuis l'année 2010 (fiche de poste et nomenclature des postes de travail avec grille des salaires), la création d'une organisation sur mesure au niveau de la DRH, non-respect du pacte de stabilité et de la convention collective et ce en créant des comités de carrière sans concertation avec le partenaire social. Selon M. Kechichi, secrétaire général du syndicat ArcelorMittal-Algérie, que nous avons contacté hier, 3 travailleurs ont été licenciés de manière abusive ce qui pourrait déboucher sur des débrayages et des troubles au niveau des unités de production. «Nous considérons ces comportements comme étant irresponsables dans la mesure où la stabilité que nous recherchons tous pour la mise en place et le lancement du plan d'investissement peut être sérieusement compromise car des grèves pourraient avoir lieu, les travailleurs ne peuvent plus supporter ces agissements. Le syndicat décline toute responsabilité dans tout ce qui pourrait arriver. Comme vous le savez, nous avons prévenu, il y a quelques jours, la direction des conséquences des comportements de la DRH mais visiblement cela n'a pas été pris en compte puisque cette direction continue à provoquer les travailleurs», nous a-t-il déclaré. M. R.