Par deux fois en une semaine, l'ancien chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, s'est adressé aux Algériens. Le verbe tranchant et n'ayant point perdu de sa verve, Ouyahia, qui est revenu aux commandes de l'Etat suite à sa nomination en qualité du directeur de cabinet de M. Bouteflika, a abordé sans détours ni hésitation aucune, des sujets d'une brûlante actualité : la maladie du Président, la réconciliation nationale, le printemps arabe et le mouvement Barakat. L'invité de l'émission «Controverse», animée par notre jeune et talentueux ami Khaled Drareni, a, en abordant la question de la présidentielle du 17 avril, tenu à force d'arguments à lever les doutes sur les capacités de Bouteflika à gouverner encore pour un quatrième mandat, au cas où il serait élu par les Algériens. Il a indiqué que, bien qu'étant un peu affaibli par sa maladie, «Bouteflika est d'une parfaite lucidité et d'une capacité de raisonnement et de gouvernance exemplaires».. «Dans le cas où Bouteflika serait élu pour un 4e mandat, ce dernier pourra même assister à des sommets internationaux d'envergure et l'Etat algérien dispose de tous les moyens pour garantir sa présence à ce genre de rendez-vous importants», a en outre rassuré Ouyahia Sur la chaîne Dzair TV -un choix qui n'est pas fortuit- il a développé l'argumentaire qui plaiderait en faveur d'un autre mandat de Bouteflika, à savoir la quête de «stabilité» face à un environnement hostile, notamment des frontières instables avec des foyers de tensions chez nos voisins, en Libye et Tunisie. Il a estimé que l'option d'un quatrième mandat pour Bouteflika est dictée par «la stabilité de l'Algérie qu'il faudra consolider et un parcours de développement devant être parachevé». Et ce, avant de lancer sur un ton solennel que «n'étaient les enjeux qui pèsent actuellement sur le pays ainsi que le devoir de servir la nation, Bouteflika n'aurait jamais postulé pour un 4e mandat». Il n'en demeure pas moins, aussi, que l'interviewé a tenu à démontrer l'apport de la concorde civile et de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, initiées par le président Bouteflika, ayant permis de remettre le pays sur le chemin du développement. Ouyahia ne manquera pas de déployer des sommes d'efforts de persuasion pour dépeindre un bilan positif des trois mandats successifs de Bouteflika, en mettant en exergue notamment, l'effacement de la dette extérieure de l'Algérie. Résultat : l'Algérie dispose actuellement de 194 milliards de dollars de réserves de change et 7 000 milliards de dinars enregistrés dans le Fonds de régulation des recettes. Avec une telle aisance financière, on peut être rassurés. Ne s'arrêtant pas là, il a mis en relief les efforts pour la relance économique, indiquant que les entreprises publiques ont bénéficié depuis 1999 d'une cagnotte de 1 000 milliards de dinars. En tenant ces propos, Ouyahia s'est voulu rassurant en direction des Algériens, en dissipant les doutes et les équivoques au sujet des prétendus différends entre la Présidence et l'institution militaire. Il devait dans ce cadre balayer d'un revers de la main les affirmations qui prêteraient à l'armée la faculté de designer les présidents, affirmant que «contrairement à ce que pense la rue, l'armée n'a jamais eu un pouvoir de décision». «Ce n'est pas l'ANP qui nomme les chefs d'Etat», a-t-il dit, en outre, avant de poursuivre : «Supposer que c'est l'armée qui désigne les présidents de la République, c'est une insulte à la volonté du peuple de choisir son dirigeant». Auparavant, l'ancien chef du gouvernement, en réponse à une question sur la situation qui prévaut actuellement à Ghardaïa, a fait état de manipulations sans pour autant en identifier les auteurs. Il dénoncera, de ce fait, «des gens tentent d'embraser Ghardaïa en cette période électorale», non sans rappeler le légendaire civisme des populations de cette wilaya. Cela étant, s'agissant ensuite du mouvement Barakat, il a un tantinet exprimé ses craintes au sujet d'un éventuel dérapage des manifestations organisées par ce mouvement de jeunes. Il reprochera à ses animateurs de ne s'en tenir qu'au slogan de l'opposition à un quatrième mandat de Bouteflika. «S'opposer à la candidature de Bouteflika est un comportement antidémocratique», a argué Ouyahia, qui s'est interrogé sur les acquis du mouvement Barakat en termes de consolidation de la stabilité du pays et du renforcement de son économie. Ahmed Ouyahia rappellera par ailleurs que les manifestations publiques sont toujours interdites à Alger. «La rue n'est pas un choix. Tout le monde sait que les manifestations publiques sont interdites à Alger», a-t-il dit, tout en reconnaissant à ces derniers le droit d'exprimer leur point de vue. Aussi, l'ancien chef du gouvernement s'est montré à son aise comme à l'accoutumée, voire même imperturbable sur beaucoup d'autres questions, comme les barons du commerce, la démission de Lamari etc..., de l'avis même de l'animateur de l'émission. A. R. Le PLJ participera à l'élection présidentielle du 17 avril 2014 Le Parti de la liberté et de la justice (PLJ) a décidé de participer à l'élection présidentielle du 17 avril 2014, a indiqué hier un communiqué de cette formation politique. «Le bureau national élargi du PLJ s'est réuni à Alger le 14 mars (...) et après un large débat, il a décidé de participer au scrutin du 17 avril prochain, étant convaincu que le vote est un droit politique fondateur de l'Etat de droit», a indiqué un communiqué du parti que préside Mohamed Saïd Oubelaïd. Le PLJ a appelé à «un vote à blanc après avoir constaté la détermination du régime à reconduire le statu quo», ajoutant que «cette attitude signifie l'adhésion au processus démocratique, mais rejette la démarche et les conditions proposées pour son approfondissement». Par ailleurs et s'exprimant sur les incidents de Ghardaïa, le bureau national du PLJ a lancé un «appel aux sages, à la société civile de Ghardaïa et à l'ensemble des patriotes pour s'impliquer davantage dans l'extinction du feu». Le PLJ a en outre «rendu hommage» à la Direction générale de la Sûreté nationale (Dgsn) pour «les mesures disciplinaires prises contre les policiers responsables d'atteinte aux citoyens» à Ghardaïa.