Libérer l'économie algérienne de sa dépendance à l'égard des exportations des hydrocarbures est l'un des objectifs majeurs inscrits dans les programmes des six candidats à l'élection présidentielle d'avril. En effet, les postulants à la magistrature suprême proposent des solutions pour diversifier l'économie algérienne otage jusque-là des recettes des hydrocarbures. Dans le but d'accroître la dynamique de croissance économique, notamment hors hydrocarbures, le candidat indépendant, Abdelaziz Bouteflika, entend engager davantage les potentialités algériennes dans la création de richesses économiques diversifiées. M. Bouteflika entend valoriser davantage le potentiel de l'agriculture, d'abord au service de l'indépendance alimentaire du pays. «Les agriculteurs et les éleveurs dont la dette a été rachetée par le Trésor recevront d'importants soutiens et encouragements pour moderniser et mécaniser les cultures, améliorer le niveau de la production et réduire ainsi le déficit de la couverture des besoins alimentaires de la population», souligne M. Bouteflika. Le candidat à la présidentielle rappelle dans son programme la création récemment d'un fonds national d'investissement qui sera doté d'un capital public de 150 milliards DA. «Le fonds aura une capacité de financement de plus de 1000 milliards DA durant les cinq prochaines années», indique M. Bouteflika qui s'engage à créer 200 000 nouvelles PME durant les cinq prochaines années, de développer l'investissement dans les zones défavorisées ainsi que dans les wilayas du sud et des Hauts Plateaux, développer les secteurs de la pêche et du tourisme… Le candidat du FNA, Moussa Touati, encourage l'esprit d'initiative économique et prône la réhabilitation de l'agriculture. «Il faut encourager les agriculteurs si on veut arracher notre indépendance alimentaire», affirme M. Touati dans son programme. Lors d'un meeting animé à El Tarf, M. Touati affirme que l'Algérie ne peut éternellement compter sur les hydrocarbures et qu'il est temps d'instaurer de nouvelles règles permettant d'exploiter les ressources nationales et les richesses disponibles au profit de tous. Pour sa part, le candidat Mohamed Saïd affirme que la priorité est à la diversification des ressources du revenu national. Il s'engage, à cet effet, à mettre au point une démarche ayant pour finalité de réduire notre dépendance des revenus des hydrocarbures par le développement des secteurs de l'agriculture et de la pêche, l'encouragement de l'économie des services, la revalorisation des ressources minières et halieutiques, la relance du secteur industriel par la mise à niveau technique et technologique de l'entreprise industrielle et l'encouragement de l'investissement productif national et étranger. Protéger la production nationale La secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune, propose une réforme économique radicale qui passe par la réforme de l'agriculture en consacrant le principe de «la terre à celui qui la travaille». Pour Mme Hanoune, l'Etat doit mettre à la disposition des agriculteurs tous les moyens matériels et juridiques. Le programme de la candidate du PT prévoit également de sauver et de consolider les entreprises publiques par un soutien financier de l'Etat et de relancer le tissu industriel pour garantir un développement effectif de notre économie. Mme Hanoune s'engage à re-nationaliser les entreprises algériennes (complexe d'El Hadjar, à protéger le produit national, rouvrir les entreprises publiques fermées sur injonction du FMI… Le président du parti Ahd 54, Ali Fawzi Rebaïne, qui prône la rupture avec le système rentier, plaide pour la réforme du système économique algérien. Dans son programme économique, le candidat à l'élection présidentielle souligne la nécessité de sortir du système basé sur la rente pétrolière pour aller vers un système équilibré. Soulignant que l'économie algérienne dépend exclusivement des hydrocarbures, M. Rebaïne envisage d'instituer une économie forte basée sur un développement durable. Le secrétaire général du mouvement El Islah, Mohamed Djahid Younsi, souligne depuis le début de la campagne électorale la nécessité de bâtir une économie qui ne soit pas l'otage des hydrocarbures. Lors d'une émission radio, M. Younsi plaide pour la création de milliers de PME en leur accordant des facilités en matière d'accès aux crédits bancaires. Le candidat islamiste propose de favoriser l'investissement et la création d'une industrie performante. M. Younsi appelle par ailleurs à la protection de la production nationale et à la préservation des terres agricoles.