La lutte contre les malversations, les détournements des biens publics et la corruption qui gangrènent le pays revient comme un leitmotiv dans les discours et les programmes des six candidats à l'élection présidentielle du 9 avril. Ainsi, le candidat indépendant, Abdelaziz Bouteflika, s'engage à poursuivre la lutte contre la corruption, les trafics financiers et d'autres fléaux qui rongent le secteur économique par le renforcement des moyens de la justice. M. Bouteflika poursuivra la réforme financière pour améliorer le système bancaire, garantir la transparence des transactions et la protection de l'économie nationale. Le secrétaire général du mouvement El Islah et candidat au scrutin présidentiel, Mohamed Djahid Younsi, appelle à lutter pour la préservation des richesses naturelles et financières du pays qu'il protégera contre toute forme de corruption ou d'usage à des fins personnelles. Pour sa part, le candidat du Parti de la liberté et la justice (PLJ), Mohamed Saïd, prône la lutte contre la corruption et la dégradation des moeurs dans la vie publique, en privant à vie tout homme politique, tout cadre ou tout élu condamné dans une affaire de corruption ou de délit de toute activité politique, syndicale ou associative. Mohamed Saïd appelle, à cet effet, à propager la culture de l'intégrité et de la transparence au lieu de la culture de la corruption. De son côté, le président du FNA, Moussa Touati, juge que «c'est le système algérien qui favorise la corruption». M. Touati estime que la réhabilitation des valeurs de Novembre 1954 exige de l'Etat d'assainir le pays des fléaux qui le rongent. «Les règlements de compte, l'égoïsme, la corruption, la dilapidation de l'argent public sont des fléaux qui gangrènent les pays. Nous allons les combattre de toutes nos forces», affirme Moussa Touati. La secrétaire générale et candidate du Parti des travailleurs (PT), Mme Louisa Hanoune, prend l'engagement de lutter contre la corruption, indiquant à ce propos que l'«Etat s'est défait de son rôle de contrôle». La première responsable du PT a mis l'accent, dans son programme électoral, sur la nécessité de «la moralisation de l'action politique». Le président du parti Ahd 54, Ali Fawzi Rebaïne, affirme que la corruption, les crimes économiques, la fraude et l'évasion fiscale, les détournements de deniers et biens publics sont encouragés par l'absence d'organismes de contrôle. A cet effet, M. Rebaïne appelle à la réactivation des mécanismes de contrôle dont la Cour des comptes qui «doit assurer un contrôle efficace et actif de l'argent public». Enfin, M. Rebaïne considère que la lutte contre la corruption passe par l'instauration d'une justice indépendante.