La célébration, hier à Batna, du 58e anniversaire de la mort du chahid Mostefa Benboulaïd a été l'occasion pour le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, de surligner l'importance de la cohésion sociale, autour de référents et de valeurs consensuels comme l'Islam, le nationalisme et le sens du devoir. Et y a-t-il meilleur exemple symbolisant toutes ces valeurs que celui de ces hommes et ces femmes qui ont consenti le suprême sacrifice, leur vie, pour que vivent leur peuple et leur pays libres de toute domination, oppression et exploitation ? Mostefa Benboulaïd est l'un de ces héros auxquels toute l'Algérie s'identifie. «Les années passent et les événements défilent, mais les hauts faits des hommes restent à jamais gravés dans la mémoire des générations qui se succèdent comme une source d'inspiration intarissable», dira Bouteflika dans un message lu en son nom à Batna par le conseiller à la Présidence, Mohamed Ali Boughazi. Rendant hommage au patriotisme, au courage et aux qualités de meneur de Benboulaïd, enfant des Aurès, région fière qui a, de tout temps, été aux devants de toutes les luttes glorieuses, le chef de l'Etat saluera l'action du chahid dont le plus grand mérite est «d'avoir rassemblé et uni, autour d'un même objectif, autant de tribus et autres antagonistes que les manœuvres et complots de l'ennemi ont divisé. Cet acte rassembleur fut déterminant en ce sens qu'il lui a permis d'éveiller les consciences, de mobiliser les volontés et de stimuler les énergies». «Les hommes n'ont cessé, au fil de l'Histoire, de se battre pour la gloire, mais les rares qui l'auront gagnée sont ceux qui, par leurs sublimes sacrifices, ont exalté leur pays et milité pour garantir son avenir et préserver sa dignité parmi les nations. Les nations réalisent leur essor socioéconomique et civilisationnel grâce au potentiel matériel et autres ressources et richesses naturelles qu'elles recèlent, mais le plus grand capital demeure la volonté de leurs enfants, leur détermination et leur attachement aux valeurs et symboles ancestraux sans lesquels toute union et toute puissance ne seraient qu'éphémères», poursuit le Président. En liant le passé glorieux de l'Algérie à son présent, le président de la République entend sûrement exorciser tous les démons qui hypothèquent l'avenir du pays. «L'Algérie jouit, grâce à Dieu, d'autant d'atouts. Elle est aujourd'hui forte de ses institutions solides et de la volonté de ses femmes et hommes, et compte sur d'importantes capacités économiques. Le pays est d'autant plus fort et plus puissant par son legs de valeurs et de symboles grâce à son ancrage identitaire conforté par l'Islam religion d'unité, de tolérance, de réconciliation, de fraternité, d'équité et de justice entre tous. Faut-il encore rappeler à cet égard les sacrifices consentis par des générations successives et leur résistance face aux plans de division et des tentatives de désunion. Cette force dont jouit notre peuple et à laquelle il reste attaché, doit être préservée, consolidée et défendue en permanence par les meilleurs de ses fils où qu'ils se trouvent, au nord comme à l'extrême sud, ou encore à l'est ou à l'ouest. Notre vaillant peuple nous a toujours habitués à ses élans courageux et à son unité indéfectible face aux pires épreuves qu'il a pu surmonter», déclare M. Bouteflika. Au-delà de l'hommage à Benboulaïd et à tous les martyrs, il apparaît, en filigrane, que le message de Bouteflika, même s'il ne l'écrit pas noir sur blanc, s'adresse principalement aux habitants des Aurès et de la vallée du M'zab, deux régions de cette Algérie qu'on veut unies, qui connaissent des tensions suscitées par un mot ayant dépassé la pensée, pour la première, et des différends d'un autre âge, pour la deuxième, mais dont les répercussions, si elles tendaient à persister et s'aggraver, impacteront tout le pays. H. G.