Amirouche Yazid Pour le candidat Ali Benflis, dont la sortie d'hier dans la wilaya de Ghardaïa était très attendue au vue de la situation qui y prévaut, il ne fait pas de doute qu'il y a échec de l'Etat dans la gestion de l'espace public. C'est ce qu'a soutenu le candidat indépendant au cours de deux meetings qu'il a animés dans cette localité. Le premier a été abrité par la ville de Metlili, plus précisément au centre culturel, alors que le second a eu lieu dans la commune de Bounoura. Il était, dès lors, évident que l'ancien chef de gouvernement, ainsi que son staff de campagne ne voulaient guère que la virée dans cette région se termine sur un goût d'inachevé ou sur une mauvaise note. C'est la raison pour laquelle il y a eu un léger réaménagement dans le programme de sortie, dans le sens où le rassemblement initialement prévu dans le chef-lieu de la wilaya n'a pas eu lieu. L'ancien chef du gouvernement s'est contenté de deux rassemblements, qui n'ont pas manqué d'attirer les gens. À Metlili, le candidat Ali Benflis est entré droit dans le vif du sujet, à savoir la situation à Ghardaïa et son lot d'inquiétudes. Et sans prendre de gants, l'ancien chef du gouvernement fera porter la responsabilité de la crise à l'Etat. Le reproche, Ali Benflis le présente à plusieurs niveaux. Les plus récurrents dans son constat-critique renvoient aussi bien à un manque d'anticipation de la part des autorités et du gouvernement, qu'à une incapacité de dialogue. «L'Etat est entièrement responsable de la situation», clame Ali Benflis, pour qui «l'Etat était absent pendant que la situation dégénérait dans cette localité chère à tous les Algériens». Sur sa lancée, l'orateur a insisté à dire qu'il ne s'agit pas d'un problème communautaire. En sus d'avoir reproché au gouvernement un manque d'anticipation, il a également montré du doigt les hommes qui y occupent des postes de responsabilité et qui se sont avérés être dépassés par les événements. Pour le candidat à la présidentielle d'avril prochain, «l'Etat n'a pas les hommes qui seront en mesure d'apporter les solutions», défendant aussi l'idée selon laquelle «les préposés aux solutions ignoraient la réalité de la société algérienne». À l'assistance, le postulant à la magistrature suprême s'est engagé à mettre fin à cette crise s'il venait à être élu président de la République. «La wilaya de Ghardaïa sera ma première sortie si les Algériens m'accordent leur confiance. Et je ne la quitterai pas sans avoir réglé le problème», promet Benflis. A Bounoura, une localité à majorité Mozabite, Ali Benflis a remis en cause les tentatives de solutions que le gouvernement Sellal avait tenté d'apporter. Il a critiqué, dans ce sens, l'option du «tout sécuritaire» privilégiée par les pouvoirs publics. Un choix, qui ne peut pas résoudre la crise, selon Ali Benflis, qui lui opposa une «solution politique». Elle consiste en quoi cette solution ? L'animateur du meeting, chaleureusement accueilli par les gens de Bounoura, plaidera pour la citoyenneté. A Bounoura toujours, Benflis a exprimé sa désapprobation quant à l'idée de manipulation et de l'implication de forces étrangères dans ce qui se passe à Ghardaïa. Ali Benflis a achevé sa journée de samedi en animant un meeting au chef-lieu de la wilaya de Laghouat. Aujourd'hui, il est attendu à Tizi Ouzou et Bouira. A. Y.