Les tenants de la thèse de la main étrangère ont été dénoncés par le candidat qui a estimé que "pour cacher leur incapacité à régler la crise, ils invoquent la main de l'étranger". Ali Benflis détient la solution à la crise de Ghardaïa. C'est lui-même qu'il l'a dit à l'occasion de deux meetings qu'il a animés, hier dans cette wilaya. Et le choix des communes dans lesquelles il a tenu ces rassemblements n'a pas été anodin puisqu'il a opté pour la région arabophone de Metlili, fief des Chaâmbis et Benoura, amazighophone, habité par des Mozabites. D'entrée, Benflis a montré sa proximité avec les populations locales en prenant place dans le véhicule d'un notable de la région. L'ambiance qui a prévalu pendant ces deux rencontres contrastait avec la liesse qui a caractérisé l'accueil réservé au candidat dans les autres wilayas où il s'est rendu. La colère et la tension étaient vivement perceptibles, surtout à Benoura. Pour preuve, des jeunes participant au meeting, tout en brandissant le drapeau algérien, ont scandé un slogan significatif, à cet égard : "Benoura chouhada, Benoura chouhada." Le représentant du candidat devant introduire l'allocution de l'ex-patron du Front de Libération nationale (FLN), en connaissance de cause, a dû entonner des champs patriotiques vantant l'unité nationale tant au début qu'à sa fin aux fins d'apaiser les esprits. Benflis, de son côté, n'a pas manqué de tempérer la colère de l'assistance. "La crise de Ghardaïa n'est pas ethnique, il se pose ici un problème de citoyenneté". Aux yeux du candidat, la crise que vit la région est multiforme : politique, économique, sociale et sécuritaire. Dans ce cadre, il a estimé que "l'Etat a été absent, sans projet, sans vision à long terme", avant de souligner que "l'Etat est responsable de négligence dans cette crise parce qu'il a été incapable de résoudre le problème et inapte à prévenir la crise". Et de lancer sur le ton du regret : "Puisque les responsables de l'Etat n'ont pas trouvé de solution à la crise de Ghardaïa, il faut la régler autrement". À ce propos, les tenants de la thèse de la main étrangère ont été très vertement malmenés par le candidat qui a estimé que "pour cacher leur incapacité à régler la crise, ils invoquent la main de l'étranger". "C'est une honte, les habitants de l'ensemble des localités de Ghardaïa sont hautement nationalistes et jaloux de leur patrie", lance-t-il, avant d'annoncer : "J'ai la solution à cette crise et je vous promets que si je suis élu, je reviendrai ici et que je ne repartirai pas avant d'avoir solutionné la crise." Benflis a aussi ciblé ceux qui qualifient la crise de Ghardaïa de "fitna". "Permettez la démocratie, le développement économique et social et les problèmes seront réglés". Un des points forts des déplacements du candidat Benflis pendant le week-end est sans conteste celui qu'il a fait dans la wilaya de Tlemcen. Fief par excellence du Président-candidat, cette wilaya a pourtant réservé à Benflis l'accueil le plus chaleureux de toute la campagne. Les organisateurs n'ont, à cet égard, négligé aucun détail : troupe folklorique, la zorna, des cavaliers tirant des salves de baroud ainsi que des youyous. Aussi, la salle où a été tenu le meeting était pleine comme un œuf. Elle s'est avérée exigüe pour contenir une foule compacte qui se bousculait jusqu'à atteindre l'estrade jouxtant la tribune du postulant à la magistrature suprême. Parmi l'assistance, un participant a tenté de contredire le candidat et de perturber le meeting. Sa voix a été aussitôt étouffée par le slogan phare des partisans du candidat durant la campagne : "Benflis président". Dans son discours, l'ex-chef de gouvernement a copieusement critiqué les institutions du pays qui manquent cruellement de légitimité. Qualifiant le gouvernement de "khourda" (fourre tout) où se côtoient les amis, les voisins et les copains, le Parlement de "mascarade" où les parlementaires sont appelés pour éviter les commissions d'enquête ou orienter les débats dans un sens ou un autre, une justice "aux ordres", Benflis a aussi critiqué le syndicat UGTA : "Il n'y a qu'un seul syndicat et tout le monde doit être obligatoirement être représenté par lui"." Et quand on décide d'adhérer à un autre syndicat, on nous dit "non", il vaut mieux intégrer un seul en nous expliquant que c'est pour l'intérêt suprême du pays. Et à Benflis de lancer sur un ton ferme : "C'est de la foutaise, vous nous avez été leurrés par le passé, mais maintenant c'est fini, on a compris". Benflis réaffirme une nouvelle fois qu'il maintiendra sa candidature à la présidentielle et avertit qu'il ne se taira pas en cas de fraude. "J'ai décidé d'aller sur le terrain tout en sachant ce qui se trame, mais j'irai jusqu'où bout". À Sidi Bel-Abbès, dans la matinée de jeudi, il a promis d'accorder une attention particulière aux jeunes s'il est élu président. Hier à Laghouat, en fin d'après-midi, il a appelé les citoyens à l'aider à faire sortir l'Algérie de l'ornière. N. M. Nom Adresse email