De nos envoyés spéciaux,Tarek Hafid et Samir Sid. Mettre un terme à la crise qui secoue la vallée du M'zab. C'est l'engagement pris, hier, par Ali Benflis à partir des villes de Metlili et de Bounoura. La veille, à Tlemcen, un accueil digne d'un chef d'Etat lui a été réservé. Aéroport Noumérat-Moufdi Zakaria. Ali Benflis est sur le point d'entreprendre une visite hautement symbolique dans la wilaya de Ghardaïa. Les représentants des communautés ibadite et malékite sont sur le tarmac pour attendre le candidat à l'élection présidentielle dès sa descente d'avion. L'accueil est très chaleureux. Direction Metlili pour un premier meeting. «L'Algérie souffre, mais une partie de son peuple souffre encore plus. Ces Algériens sont les habitants de la wilaya de Ghardaïa», a déclaré Benflis en débutant son discours. «La crise que traverse la région est le résultat de l'absence de l'Etat. Les pouvoirs publics refusent de prendre en charge les préoccupations des citoyens. Ils n'ont aucune vision, aucune volonté d'apporter des solutions à la crise. Alors, face à leur échec, ils ne trouvent rien d'autre comme argument que de désigner la main de l'étranger. C'est une accusation odieuse. Car qui oserait douter du nationalisme des habitants de Metlili, de Ghardaïa et des autres villes de la région ?», s'est-il indigné. Pour lui, le règlement de la crise passe par «l'engagement sincère et l'écoute». «Si je suis élu, je viendrai à vous et ne vous quitterai qu'après avoir trouvé une solution.» Un engagement qu'il a réitéré à Bounoura face aux membres de la communauté ibadite. Lors de cette seconde halte, le candidat a encore eu droit à tous les honneurs. Vêtu de l'habit traditionnel mozabite, Benflis a pris la parole dans un centre d'apprentissage situé au cœur du kseur. «La région n'est pas la proie d'une crise ethnique. C'est totalement faux ! Ghardaïa est victime d'une crise de citoyenneté créée par l'absence de l'Etat. Il faut mettre un terme à ce système finissant qui renie la citoyenneté à son peuple», lancera-t-il sous un tonnerre d'applaudissements. Bain de foule Avant de se rendre dans la vallée du M'zab, le candidat a dû passer un test d'une importance capitale : Tlemcen, fief de son adversaire politique Abdelaziz Bouteflika. Une épreuve remportée haut la main puisque les Tlemcéniens ont sorti le baroud et les chevaux de fantasia pour l'attendre à l'entrée du centre culturel Abdelkader Alloula. Il a même eu droit à un bain de foule dès son arrivée. Mais la salle s'est avérée trop exiguë pour accueillir les nombreux sympathisants venus assister à son meeting. Selon un organisateur, les autorités locales auraient refusé d'accorder à Benflis une salle plus spacieuse. Face à ses sympathisants, il commencera par rendre hommage aux personnalités de la région : Ahmed Ben Bella, Akid Lotfi et le chahid Mohamed Bouzidi dit «Ogb Elil». Sur le plan politique, le candidat indépendant a présenté les grandes lignes de son projet national de renouveau. Abordant la composition du pouvoir exécutif, Benflis a fait une annonce plutôt inédite. «Je suis totalement contre le gouvernement des amis et des copains. Il faut en finir avec le mélange des genres. Pour moi, seule la compétence prime. Et je vais sûrement vous étonner en vous annonçant que certains de nos adversaires actuels figureront dans la prochaine équipe gouvernementale.» A Tlemcen, Benflis s'est enfin engagé à «remettre les choses à l'ordre» et à revenir «durant sa retraite pour se reposer parmi ses amis tlemcéniens»… Rassembleur «Khaoua, khaoua, Bel-Abbès Chaouia». C'est avec ce slogan que Ali Benflis a été accueilli, jeudi matin, à Sidi-Bel-Abbès, ville où il a animé un meeting à la salle omnisports du stade du 24-Février. «Je ne suis ni de l'est, ni de l'ouest, ni du sud ni du nord, je suis algérien», a insisté le candidat. «Je suis un rassembleur, j'ai l'ambition de rassembler toutes les tendances politiques. Tous les Algériens sans distinction», a-t-il insisté. Et de charger «ceux qui ne peuvent gouverner le pays et ne peuvent offrir de solutions développent un discours régionaliste de bas niveau». Ali Benflis poursuivra aujourd'hui sa campagne par une virée en Kabylie. Il sera ce matin à Tizi-Ouzou puis se rendra à Bouira.