L'Algérie célèbre aujourd'hui, à l'instar des autres pays du monde, la Journée mondiale de la santé, date anniversaire de la création de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en 1948, qui aura pour thème cette année «Les maladies à transmission vectorielle». Ces maladies sont transmises par les moustiques, les punaises et les tiques. Ces vecteurs sont de petits organismes qui peuvent transmettre une maladie d'une personne à l'autre ou d'un lieu à l'autre, et constituent une véritable menace pour la santé. Ces insectes ce retrouvent plus souvent dans les régions tropicales et dans les endroits où l'accès à l'eau potable et aux systèmes d'assainissement pose problème. Parmi ces maladies à transmission vectorielle, le paludisme est celle qui fait le plus de victimes et, selon les estimations, a été responsable de 660 000 décès en 2010, pour la plupart des enfants africains. Plusieurs cas de paludisme ont été enregistrés en Algérie en 2013. Cette situation a alerté les responsables de la santé et a suscité aussi l'inquiétude des citoyens quant à l'existence encore de ces épidémies d'un autre âge qu'on disait totalement éradiquées. Aussi, cette célébration de la Journée mondiale de la santé, est une occasion pour faire une halte sur la politique sanitaire nationale. Le premier constat qu'on peut faire est que le système de santé a connu ces dernières années des changements. Mais le secteur connaît encore plusieurs déficits et problèmes d'ordre organisationnel. Les responsables reconnaissent d'ailleurs que la gestion du secteur de la santé est lacunaire, voire catastrophique dans certains cas. Et les mêmes lacunes existent toujours. Le moins qu'on puisse dire est que le système de santé, tel qu'il est aujourd'hui, commence à montrer des signes évidents d'essoufflement. Certes, il y a beaucoup de carences, beaucoup d'insuffisances, tant sur le plan humain qu'infrastructurel et matériel, mais cet état de fait peut être amélioré de façon substantielle pour peu qu'il y ait une volonté politique et un contrôle rigoureux. Les responsables affirment que la volonté politique pour améliorer le système de santé existe bel et bien. L'Etat semble plus que jamais déterminé à améliorer l'état du secteur de la santé, en général, et des hôpitaux, en particulier. Il est question d'améliorer aussi la qualité du service au sein de ces derniers. De nouvelles infrastructures hospitalières sont également en projet. La décision de lancer la réalisation de ces structures médicales intervient dans un contexte marqué par de vives polémiques sur les conditions d'accès aux soins en Algérie. Le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, a annoncé récemment la mise en place d'un plan d'action immédiat pour redresser le secteur de la santé qui aura pour maître mot l'amélioration de la prise en charge du malade, qui doit être au centre des préoccupations de tous les personnels de santé. Par ailleurs, les hôpitaux souffrent d'un déficit d'encadrement paramédical et affichent également des besoins de renouvellement de certains équipements. A ce titre, le ministre a aussi insisté sur la mise à niveau du personnel médical en donnant des directives claires aux chefs des établissements hospitaliers à travers le territoire national, pour que l'acquisition des équipements soit adossée à un cahier des charges assurant la maintenance et la formation à l'utilisation des équipements acquis. M. Boudiaf, qui a enchaîné les visites d'inspection depuis son installation à la tête du secteur, envisage de lancer une vraie révolution dans le système de santé de notre pays. Les directives des responsables sont ainsi claires et devront être appliquées dans les semaines et les mois à venir. En termes d'infrastructures, le ministre a affirmé récemment que les travaux de réalisation de six nouveaux centres hospitalo-universitaires (CHU), seront lancés durant le mois de juillet prochain à travers le pays. «Les services du ministère sont en train de mettre les dernières retouches pour entamer la réalisation de ces CHU à Batna, Annaba, Béjaïa, Sidi Bel Abbès, Bechar et Ouargla», avait annoncé M. Boudiaf. L'édification de ces nouvelles structures s'inscrit dans le cadre de la politique du gouvernement visant à améliorer la prise en charge des malades et le rapprochement des établissements de santé publique des citoyens à travers les différentes wilayas du pays. D'autres projets similaires ont été déjà lancés dans les wilayas de Tipasa, Constantine, Tlemcen et Alger. La construction de ces nouveaux CHU est une bonne chose certes, mais il s'agira aussi de garantir une bonne gestion et exploitation de ces structures. La célébration de la Journée mondiale de la santé en Algérie doit être une occasion pour établir un bilan du système, les réalisations et les lacunes pour construire un système de santé meilleur et performant pour améliorer la prise en charge des patients et que l'accès aux soins soit un droit pour tous les citoyens. A. K.