Le système national de santé et son développement depuis l'indépendance sont le thème du débat choisi par le Conseil de la nation, à quelques jours de la célébration du cinquantenaire de l'indépendance. La présidente de la commission de la santé, des affaires sociales au Conseil de la nation, le professeur Louiza Chachoua, a rappelé les réalisations en matière de santé publique. Les lacunes demeurent, selon ce professeur, dans «l'inégalité et la disparité», concernant l'accès aux soins. Certes, dit elle, «nous disposons d'un ratio d'ouverture sanitaire d'un médecin pour 900 habitants, mais il est loin d'être équitablement acquis dans toutes les régions». Le point noir du système de santé publique concerne aussi la prise en charge des cancéreux. Après avoir exposé des chiffres liés à la prise en charge de cette catégorie de malades, la sénatrice n'a pas omis de relever que 35% des malades cancéreux pris en charge au début de leur maladie «sont perdus de vue», «d'où l'impossibilité d'établir des taux de survie de ce type de malades». Le déploiement d'un «plan cancer» reste une urgence pour la prise en charge des cancéreux. En raison de la pénurie de médicaments et l'absence de structures spécialisées, les contraintes rencontrées par les malades atteints de cancer défraient la chronique et occupent depuis quelques années les manchettes des journaux. La greffe d'organes, elle aussi, «est loin d'avoir les résultats escomptés». 112 patients uniquement ont bénéficié de greffe, alors que 13 000 attendent d'être opérés. La souffrance du malade en attente d'une transplantation d'organe, notamment le rein et la cornée, ne sera allégée qu'après la finalisation du projet de l'agence de greffe qui attend sa concrétisation. «La greffe se fait exclusivement grâce aux donneurs relevant du milieu familial, alors que la solution optimale est de pouvoir accéder aux organes à partir de cadavres.» Les intervenants ont insisté sur l'urgence de la révision «de la loi sanitaire sans laquelle aucune réforme hospitalière ne peut se concrétiser», selon le docteur Mansouri, chef de service de radiologie au CHU de Bab El Oued. De son côté, le professeur Abdelkader Hellali, chef de service pharmaco-vigilance et expert à l'Organisation mondiale de la santé, a plaidé pour la réforme pharmaceutique. Appelant à la mise en place du «guide de médicament», pour imposer le respect des normes de qualité et de sécurité dans le secteur pharmaceutique. Le professeur Hellali plaide pour la «levée des contraintes politiques et créer le consensus avant la mise en place de la réforme pharmaceutique».