Synthèse de Badiaa Amarni Parce que les professionnels ne sont pas encore prêts pour l'utilisation des normes de comptabilité contenues dans le nouveau système comptable et financier national (NSCF), l'application devant commencer au début de cette année a été repoussée à 2010, une formation est devenue indispensable. Cette nouvelle échéance risque encore une fois de ne pas être respectée et toujours pour les mêmes raisons. Selon le président de l'ordre des experts-comptables algériens, M. Mohamed Lamine Hamdi, «les besoins en matière de formation aux nouvelles règles de comptabilité sont énormes, pour former 360 000 praticiens de la comptabilité sur tout le territoire national sans compter le personnel gravitant autour de cette profession comme les gestionnaires, les cadres dirigeants, etc.». Depuis la promulgation de la loi relative au NSCF, en 2007, seulement 9 000 experts-comptables et commissaires aux comptes ont été formés, a-t-il encore déclaré. Selon lui, un important programme de formation sera lancé au mois d'avril prochain sur initiative de l'Institut algérien des hautes études financières (IAHEF) en collaboration avec l'ordre des experts-comptables algériens et l'appui technique de l'ordre des experts-comptables français. Ce recyclage cible dans une première phase 5 000 professionnels des secteurs des banques et des assurances. Une formation des praticiens dans les entreprises «sera lancée au mois de juin prochain avec la collaboration de l'Institut supérieur de la gestion et de la planification (ISGP) qui prendra en charge la formation de 300 formateurs», souligne M. Hamdi. Il dira que, malgré tous ces efforts, «on est très loin du compte». C'était lors d'une rencontre, jeudi dernier à Alger, sur l'application du NSCF au secteur des banques et assurances. Cette réunion a été l'occasion pour les intervenants de dire que davantage d'efforts doivent être consentis pour «la reconversion de toute la profession comptable». Il s'agit, en fait, de permettre aux comptables de se familiariser avec les nouvelles règles comptables. Mais beaucoup de ces professionnels ne cachent pas leur crainte de voir encore une fois l'application de ce plan national comptable reportée. M. Hamdi a fait savoir que, vu «l'incapacité de son organisme à prendre en charge tous les besoins en matière de formation, les pouvoirs publics ont été sollicités pour un appui plus soutenu afin d'être prêt à l'échéance fixée». Il faut rappeler que la mise en œuvre du nouveau plan comptable et financier «permettra la transformation de la comptabilité nationale en un vrai système d'information financière», expliquent les professionnels de ce secteur. Il permettra aussi d'«homogénéiser les concepts, les comptes et les méthodes bancaires des différents intervenants dans la production, l'enregistrement, le traitement et l'utilisation de l'information financière».