De par sa rareté, l'eau en Algérie, comme dans la plupart des pays du sud de la Méditerranée, est un facteur limitant du développement et source de tensions sociales. La rareté est appréhendée en termes de stress hydrique et d'irrégularité de la ressource, deux facteurs susceptibles de s'accentuer avec le changement climatique. Face aux défis d'assurer la couverture des besoins sans cesse croissants en eau (villes, industries, agriculture), une politique active de mobilisation des ressources en eau a été mise en œuvre, ainsi que de nouveaux instruments de gestion. Cette politique est axée notamment sur l'accroissement et la sécurisation de la mobilisation des ressources en eau conventionnelles (renouvelables et fossiles) et non conventionnelles (dessalement et eaux usées épurées). Depuis son indépendance, l'Algérie qui était confrontée à une situation hydraulique marquée par de profonds déséquilibres résultant d'une politique hydraulique coloniale privilégiant délibérément les espaces urbains où se concentraient majoritairement les populations d'origine européenne, d'une part, et les meilleures terres agricoles spoliées aux Algériens, d'autre part, a engagé, notamment depuis 1967, une réorientation de la politique de l'eau dans le sens d'un rééquilibrage territorial des investissements hydrauliques au moyen de plans de développement pluriannuels. Les enveloppes financières dépensées à cet effet témoignent de cette volonté. 3 200 milliards de dinars ont été investis selon Hocine Necib, qui était hier l'hôte du forum d'El Moudjahid. Le ministre des Ressources en eau a indiqué que ces dernières années les pouvoirs publics ont doublé d'effort. Son département a également concentré ses efforts dans l'acquisition d'importants équipements pour une bonne gestion de la distribution de l'eau. «Le coût global de ces équipements est estimé à 600 milliards de centimes.» En sus de ces investissements tous azimuts, le ministre a fait savoir que la formation des personnels est l'un des objectifs tracés par son ministère. «Nous avons investi dans ce créneau de la formation qui est un élément important qu'il ne faut pas ignorer. De 2008 à 2013 nous avons formé plus de 11 000 agents dans tous les domaines.» Interrogé, en outre, sur l'état d'avancement de l'aménagement de Oued El Harrach, le conférencier a eu cette réponse : «Les travaux sont en cours et nous avons dépassé l'étape la plus dure.» «Nous travaillons avec une entreprise de Corée du Sud qui est leader en la matière», a-t-il assuré. S. B.